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Troisième jour de combats au Soudan : Les affrontements gagnent en intensité

Troisième jour de combats au Soudan : Les affrontements gagnent en intensité

Pour la troisième journée consécutive, le Soudan est le théâtre d’affrontements violents entre les forces armées soudanaises dirigées par Abdel Fattah al-Burhane et les Forces de soutien rapide (FSR) dirigées par Mohamed Hamdane Daglo. Une centaine de civils ont été tués et près de mille autres ont été blessés.

Les tirs et explosions ont gagné en intensité ce lundi à Khartoum, au troisième jour de combats. Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués « alors que roquettes et balles criblaient leurs murs », ont annoncé, dans des vidéos relayés sur les réseaux sociaux, des médecins qui disent n’avoir plus de poches de sang ni d’équipements pour soigner les blessés.

Depuis samedi, la ville d’où s’élèvent des colonnes d’épaisse fumée noire baigne dans une odeur de poudre. Ses habitants sont barricadés chez eux sans eau courante ni électricité pour la plupart, tremblant à chaque nouvelle frappe aérienne ou tir d’artillerie.

Au moins 97 civils ont été tués, pour la moitié environ à Khartoum, et « des dizaines » de combattants sont morts, selon le Syndicat officiel des médecins qui a dénombré 942 blessés. Les deux belligérants n’ont jamais communiqué sur leurs pertes.

Après la Ligue arabe et l’Union africaine, les Etats-Unis et le Royaume-Uni ont appelé, lundi, à la « cessation immédiate » des violences.

Les combats à l’arme lourde n’ont pas cessé et l’armée de l’air vise régulièrement, même en plein Khartoum, les QG des FSR, d’ex-miliciens de la guerre dans la région du Darfour devenus les supplétifs officiels de l’armée.

« Burhane bombarde les civils depuis les airs, nous le poursuivons et l’amènerons en justice », a lancé le général Daglo, en anglais, sur Twitter. En face, l’armée a assuré sur Facebook « se rapprocher tout près de l’heure de la victoire définitive ».

Les FSR ont annoncé avoir pris l’aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l’armée a nié. L’armée assure tenir le QG de son état-major, l’un des principaux complexes du pouvoir à Khartoum. Quant à la télévision d’Etat, après deux jours de combats à ses abords, elle diffuse désormais des images et des communiqués de l’armée qui assure avoir regagné du terrain en de nombreux endroits.

Alors qu’aucune trêve ne se dessine, médecins et humanitaires tirent la sonnette d’alarme : en temps normal déjà, au Soudan, les foyers ne sont alimentés en électricité que quelques heures par jour. Dans certains quartiers de Khartoum, elle est totalement coupée depuis samedi, comme l’eau courante.

L’ONU, qui avait proposé avant-hier une trêve humanitaire de quelques heures, s’est dite « extrêmement déçue » que les deux parties ne l’aient pas respectée, et a dénoncé « une intensification des combats » ce lundi matin.

Le conflit était latent depuis des semaines entre le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays, et son numéro deux, le général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », à la tête des Forces de soutien rapide, qui avaient évincé ensemble les civils du pouvoir lors du putsch d’octobre 2021.

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