Trafic de faux billets de banque à Annaba: Psychose chez les commerçants
Plus de 100 millions de centimes en coupures de 2 000 dinars ont été saisis par les services de police de la wilaya d’Annaba. Cette information, relayée par les réseaux sociaux, a provoqué, à l’approche de l’ouverture de la saison estivale, une onde de choc et une véritable psychose chez les commerçants d’Annaba.
Ainsi, dans l’ensemble des commerces de la Coquette, si le citoyen lambda sort une coupure de 2 000 dinars, l’embarras s’installe. La coupure de banque est examinée, réexaminée en filigrane, placée sous un lampadaire à lumière blanche avant d’être acceptée presque à contre cœur. Bien que cette saisie eut été opérée chez deux citoyens annabis, les regards des enquêteurs se tournent toujours vers les Subsahariens qui ont été, de par le passé, au cœur de plusieurs scandales de falsification de la monnaie algérienne, avec preuve à l’appui.
Plusieurs dizaines d’Africains provenant des pays de l’Afrique noire tels que le Mali, le Tchad, le Niger et d’autres Etats encore ont été arrêtés depuis de nombreuses années par les services de sécurité de la wilaya d’Annaba. Les griefs les plus retenus contre les personnes interpellées, outre l’immigration clandestine, sont les faux papiers d’identité et surtout la possession de fausses monnaies. Plusieurs micro-labo, introduits par les Subsahariens pour la fabrication de la fausse monnaie ont été découverts en leur possession.
Et depuis, les contrôles sont renforcés côté immigrants africains. Mais avec le temps, ces immigrants africains ont tissé des liens avec le banditisme annabi, et c’est pour cette raison que les contrefacteurs subsahariens, aidés par des nationaux locaux, sont devenus «innocents» et de «pauvres immigrants à la recherche d’une bouchée de pain». Une source sécuritaire locale a révélé au Jeune Indépendant : «Il arrive que l’argent fabriqué par ces Africains semble tellement vrai que même nos appareils détecteurs de faux billets, pourtant de dernier cri, installés au niveau des banques et autres recettes fiscales n’arrivent pas à faire la différence entre les vrais et les faux billets trafiqués».
En 2020, la contrefaçon a commencé par la production de l’euro, et à cet effet, plusieurs millions de cette monnaie contrefaite ont été saisis, et la présidence de l’Union européenne en a été informée de suite. Si l’euro s’est avéré infalsifiable en raison des faibles moyens dont disposent les trafiquants, car au simple frottement sur le papier fiduciaire des couleurs noirâtres apparaissent, la contrefaçon des billets de 1 000 et 2 000 dinars algériens semble indétectable. Pour rappel, il y a quelques mois, les services de sûreté ont arrêté un ressortissant africain qui, après enquête, s’est avéré être recherché dans plusieurs wilayas du pays.
Dans ses bagages, les forces de l’ordre ont découvert, bien dissimulés, plusieurs rouleaux de papier fiduciaire entrant directement dans la production des billets de banque, ainsi qu’un important lot de produit chimique. Interrogé, le ressortissant africain a fait savoir aux services de sécurité qu’il n’agissait pas seul. D’ailleurs, plusieurs de ses complices ont été dénoncés. Ces derniers, apparemment informésde l’arrestation de leur complice, ont disparu sans laisser de trace. Par ailleurs, une autre source bien informée avait signalé l’existence d’une filière chinoise spécialisée dans la contrefaçon des billets de 1 000 et 2 000 dinars algériens.
Des rumeurs circulent que les fausses coupures découvertes ces derniers temps seraient fabriqués en Chine. Une autre source sécuritaire signale que «des machines électroniques très puissantes entrent dans notre pays avec de fausses déclarations, mais tout est sous contrôle de la monnaie.