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Culture

« Tourab El Djounoun » du TR de Béchar : Le pillage des richesses africaines sous le colonialisme

« Tourab El Djounoun » du TR de Béchar : Le pillage des richesses africaines sous le colonialisme

La pièce «Tourab El Djounoun», produite par le Théâtre régional Bendehina Mahfoudh de Béchar, offre un tableau vivant du quotidien des ouvriers algériens qui travaillaient dans la mine de Kenadsa, située dans la wilaya de Béchar. Elle met en lumière les conditions difficiles auxquelles ces travailleurs étaient confrontés et révèle de manière poignante les traitements inhumains infligés sous le joug du colonialisme français.

Présentée avant-hier dans le cadre de la compétition de la 16e édition du Festival national du théâtre professionnel (FNTP), cette œuvre, écrite par Hicham Boussahla et mise en scène par Mokhtar Hocine, relate pendant 65 minutes, une histoire authentique qui s’est déroulée durant la Révolution. Elle met en lumière l’injustice, le racisme et l’exploitation des Africains par les colons, dans le but de spolier les richesses du continent.

Sept travailleurs font leur entrée sur scène, incarnant des personnages tels que Rodrigo l’Espagnol, Mamadou l’Africain, Chaâl, Mankou (le harki), Zinou le petit garçon, le moudjahid et le personnage surnommé Syndicat. Au fur et à mesure que la pièce progresse, la tension s’intensifie, dévoilant un conflit poignant entre le bien et le mal, ainsi que des divergences d’intérêts entre le propriétaire de la mine et les travailleurs modestes.

Certains travailleurs plaident en faveur de la création d’un syndicat pour défendre leurs droits, tandis que d’autres, à l’instar du Moudjahid, encouragent leurs pairs à combattre l’ennemi par les armes.

Cependant, l’Espagnol se trouve confronté à une demande particulière : un Harki, interprété par Hichem Boussahla, lui demande d’espionner ses collègues en échange d’un billet pour le train de la liberté. Mamadou va jusqu’à assassiner Syndicat pour le faire taire dans ses revendications, tout cela dans l’espoir d’obtenir sa propre liberté.

En quête de droits équitables

« Tourab El Djounoun » explore l’éveil de la conscience révolutionnaire et les luttes syndicales pour les droits des travailleurs. Les personnages évoluent de la passivité à l’action, révélant des transformations intérieures intenses. La pièce expose avec nuance les défis des travailleurs dans leur quête de droits équitables. En entrelaçant ces thèmes, la pièce offre une expérience théâtrale immersive, mettant en lumière des dilemmes moraux et des conflits émotionnels qui ont captivé le public.

La scénographie signée Nordine Batouche a été parfaitement adaptée à l’environnement minier de la mine de Kenadsa, utilise des détails réalistes et des teintes sombres, tel que le bleu, pour renforcer la crédibilité de l’intrigue. Les décors plongent le public dans les méandres souterrains, tandis que les costumes fidèles aux miniers définissent visuellement les personnages et reflètent les réalités sociales de la période coloniale.

La pièce, produite dans le cadre du soixantième anniversaire de l’indépendance, a été retravaillée pour dénoncer les atrocités auxquelles font face les habitants de Ghaza. « Nous avons apporté des modifications au niveau de la scénographie en référence aux images que nous voyons à Ghaza et à ce que vivent les Palestiniens.

Dans notre pièce, les événements se déroulent dans un tunnel qui représente la mine. À Ghaza, il existe aussi des tunnels », a affirmé Hocine Mokhtar en marge de la représentation.

Le metteur en scène a également abordé le thème de l’exploitation des richesses africaines par les Européens. « Nous sommes constamment engagés dans la lutte contre cette spoliation », a-t-il souligné. Il a ajouté : « Tourab El Djounoun est le fruit de deux ateliers, « Énergie de Comédien » et « Holom », que j’ai lancés en 2022 à Béchar. L’objectif de ces ateliers est d’accompagner psychologiquement les enfants à travers l’expression théâtrale ».

« J’ai commencé à rechercher un projet qui pourrait susciter l’intérêt des enfants de Béchar, et c’est à ce moment-là que l’idée de la musique El Foundou du musicien Alla (Abdelaziz Abdallah) m’est venue. J’ai observé que ce dernier est aussi appelé le fils du Foundou, en référence au fond 2, qui symbolise la mine », a expliqué Hocine Mokhtar.

Il a ensuite ajouté : « Nous avons eu l’opportunité de rencontrer des moudjahidines qui ont participé à l’opération du Magasin à l’époque, au cours de laquelle des dynamites ont été extraites des mines de Kenadsa ».

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