Ton sourire continue d’illuminer tes proches et tes ami
Le journal El Mihwar a organisé hier à la maison de la Presse du 1er-Mai, une cérémonie en hommage au regretté Nadir Bensebaa, fondateur du journal et décédé le 8 août 2014 dans un grave accident de la route à Zéralda.
La cérémonie a eu lieu en présence de sa famille. Des journalistes, des patrons de presse et des amis ont longuement évoqué le parcours du défunt, sa carrière et bien entendu ses débuts dans le journalisme en 1995.
Le premier à prendre la parole, son ami à l’université au début des années 1990, le journaliste Hassen Moali qui a mis en exergue son sourire tombeur et son désir de se faire une place au soleil. « Nadir te désarmait avec son sourire.
Tu ne pouvais pas par exemple lui faire de reproches. Son sourire à lui seul suffisait pour te désarmer. Mais il savait où il allait, la preuve en est qu’après une brillante carrière de journaliste, il a lancé son propre journal malgré les multiples défis.
J’allais oublier une chose. Nadir était un excellent footballeur », dit-il. Ensuite vint le tour d’Abdelwahab Djakoun, actuel patron du quotidien la nouvelle République, à l’époque directeur de publication du Matin, qui relata le jour où il fit la connaissance de Nadir Bensebaa lors d’un entretien d’embauche.
« Sa gouaille et sa bonhommie me fixèrent définitivement sur lui et je le pris sur le champ. Il ne tarda pas à se faire une place dans la rédaction. Il fut de tous les combats, surtout celui de la lutte contre le terrorisme.
Pour cela, il était le premier, avec lui son collègue le photographe Moh, à être sur les lieux de l’attentat », dit-il. Le troisième à prendre la parole fut Idir Benyounès, directeur du journal la Dépêche de Kabylie qui fut son collègue de travail au journal le Matin en 1995. « A l’époque j’avais la responsabilité du supplément Kabylie et j’étais en poste à Tizi-Ouzou. Il venait souvent à Tizi-Ouzou surtout dans le cadre de ses reportages sur la région et sur le terrorisme en particulier.
Mais ce qu’il a bien réussi à faire, c’est incontestablement son travail au niveau du bureau Maghreb de la Fédération internationale du journalisme (FIJ) basé à Alger, où il réussit à s’imposer dans sa mission face au lobby marocain qui voulait à tout prix transférer le bureau à Rabat. Il n’avait aucun soutien mais il savait se transcender pour mener une bataille », se souvient IdirBenyounès.
Le maire d’Alger, Hakim Bettache, un de ses nombreux amis, ne dérogea pas et préféra lire un poème dédié à la mémoire de Nadir Benseba : « Je n’ai pas assisté à son enterrement car je ne voulais pas croire à sa mort. J’étais avec lui quelques instants avant son accident mortel. On devait diner ensemble. Il était dans mon bureau à m’attendre. J’avais des engagements qui me retardèrent ce jour-là. Il ne m’a pas attendu. Il est parti vers 21h00.
Quand je suis rentré à mon bureau, mes collaborateurs m’ont signalé qu’il m’avait attendu longtemps et qu’il venait à peine de partir. Je l’ai appelé tout de suite au téléphone et il était déjà en route vers son domicile. Il voulait faire demi-tour et je l’ai persuadé de rentrer chez lui et de remettre ça pour le lendemain. Une heure après, je reçois de lui un texto. Il a écrit ceci : « Allah yarhamechouhada », se souvient-il.
Puis ce fut au tour d’un représentant de Sidi Saïd, le SG de l’UGTA, de prononcer un petit discours en hommage à Nadir pour son combat contre la pauvreté et surtout pour celui du monde du travail : « il n’était pas indifférent aux souffrances du monde du travail. C’était un journaliste engagé. Pour cela, il représente pour nous une perte inestimable.
Aussi l’UGTA a tenu à être présente à cette cérémonie du souvenir pour lui rendre l’hommage qui lui sied », dit-il un ton ému. Des journalistes qui l’ont connu ont aussi apporté leur témoignage sur l’amitié qui les liait à Nadir. Une année que tu es parti, Nadir, mais ton sourire continue d’illuminer tes collègues et tes amis.