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Culture

Tizi Ouzou : Yasmina Khadra présente les Vertueux  

Tizi Ouzou : Yasmina Khadra présente les Vertueux  

Les Vertueux est le titre du dernier ouvrage littéraire de l’écrivain algérien Yasmina Khadra, qu’il a présenté mardi dernier, en milieu d’après-midi, dans la grande salle des spectacles de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri, lors d’une conférence qu’il a animée. 

La salle d’une capacité de 500 places était archicomble et l’écrivain a été accueilli par le public comme une superstar. Et ce public, il faut l’avouer, n’a pas été déçu par son idole, tant celle-ci s’est montrée à la hauteur de sa réputation. Yasmina Khadra, dans un français académique, a longuement parlé de son long itinéraire littéraire et de ses aspirations ainsi que de son constat de la situation nationale. 

De prime abord, le public tizi-ouzien a découvert en l’homme de plume et d’ex-officier de l’ANP un véritable philanthrope mais surtout un authentique intellectuel. Et il est aussi juste de qualifier le natif de Kenadsa de « joyeux drille » tant ses innombrables expressions humoristiques ont fait merveille auprès du public. Il convient de signaler que Yasmina Khadra, un écrivain prolifique, s’est servi des questions pertinentes qui lui ont été posées comme point d’appui dans le développement de son discours. Il a commencé par déclarer son grand amour pour la Kabylie, laquelle le lui rend bien.

Concernant son admiration pour les femmes et hommes de lettres algériens, l’auteur des Vertueux a cité une multitude de noms dont Mouloud Mammeri, Mouloud Feraoun, Assia Djebbar, Mohamed Dib et Malek Haddad. Il a cependant reconnu sa grande fascination pour le Sommeil du juste de Mouloud Mammeri. « Et si la longévité de l’homme dépendait de sa grandeur, Mouloud Mammeri mériterait de vivre mille ans », a clamé le conférencier. 

Quant à sa passion pour la littérature, Yasmina Khadra a avoué qu’elle est en lui depuis ses neuf ans. Interrogé sur le fait que plusieurs consécrations lui aient été décernées à l’étranger et pas une seule ici en Algérie, son pays, il a répondu ne pas être le seul à subir l’ostracisme en Algérie car bien d’autres avant lui l’ont déjà subie. « En revanche, ailleurs, on juge les œuvres littéraires et leurs auteurs selon leur véritable dimension », a relevé Yasmina Khadra. Pour rappel, Yasmina Khadra a joui d’une multitude de distinctions et plusieurs de ses œuvres littéraires ont été portées à l’écran. 

Par ailleurs, il a avoué être l’auteur le plus traduit dans le monde littéraire francophone. Certaines de ses œuvres ont même été traduites dans certains dialectes. L’une de ses œuvres a été traduite en tamazight. Cependant, la publication n’a jamais vu le jour, et ce à son grand regret. Quant au choix de l’écriture en français, il a tout simplement avoué que c’est sa langue de prédilection. « Si j’écris en français, c’est parce que j’aime écrire dans cette langue », a-t-il dit. 

S’agissant des personnages de ses œuvres littéraires, souvent des personnages simples mais qui, pourtant, assurent un cheminement long et marqué par l’héroïsme, Yasmina Khadra a fait savoir que, tout simplement, c’est ce qui se passe en réalité. « On ne choisit pas de devenir un héros », a-t-il expliqué. « J’aime les choses simples et les gens simples », a-t-il ajouté.

Il convient de noter également que malgré lui, l’auteur des Vertueux a été entraîné par l’assistance, à l’occasion de cette conférence, sur le terrain de la sociologie politique nationale. « Il faut toujours avoir à l’esprit que nous sommes tous des Algériens, même s’il est vrai que nous subissons sans cesse des tentatives de division », a assuré Yasmina Khadra, tout en révélant qu’une certaine partie étrangère considère que le peuple algérien traîne en lui une schizophrénie.

A ce sujet, il a cité une multitude d’exemples. Il n’a pas non plus manqué de jeter la pierre dans le camp de nos dirigeants, qui n’ont pas su éviter le régionalisme et le repli sur soi des Algériens. « Nous sommes une nation d’écorchés vifs », a répété, à maintes reprises, Yasmina Khadra. 

Interrogé sur le pourquoi de son absence aux manifestations littéraires nationales, Yasmina Khadra a répondu : « Ici, en Algérie, on ne prend pas en considération la notion du temps, ce qui n’est pas du tout le cas ailleurs. A l’étranger, je reçois une invitation pour participer à un événement un an à l’avance alors qu’ici, en Algérie, c’est juste 24 heures avant son lancement. Et dans ce cas, moi qui ai un programme très chargé, je ne peux pas programmer ma participation. »

Dans le débat qui a suivi son intervention, Yasmina Khadra a répondu, en toute humilité, aux très nombreuses questions qui lui ont été posées. Il a même conseillé de nombreux jeunes gens sur la manière de se lancer dans une carrière d’écrivain.

S’agissant plus explicitement de son dernier ouvrage (les Vertueux), il sera mis en vente dans les librairies le 24 août de ce mois. Quant à cette conférence, elle a été préparée par la direction de la culture et des arts, la maison de la Culture Mouloud-Mammeri, la libraire Chikhi et les Editions Casbah. 

Il convient de signaler que si la vente des livres de Yasmina Khadra a bel et bien eu lieu dans le hall de la maison de la Culture, en revanche, la dédicace n’a pas eu lieu, et ce pour la simple raison que leur auteur avait mal au niveau du bras droit. D’ailleurs, il était, selon ses dires, en état de convalescence. Ce mal au niveau du bras l’empêchait de tenir un stylo. 

 



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