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Nationale

Tizi Ouzou : Sensibilisation sur les MTH et les intoxications alimentaires 

Tizi Ouzou : Sensibilisation sur les MTH et les intoxications alimentaires 

La lutte et la prévention contre les maladies à transmission hydrique (MTH) et les toxico-infection alimentaire-collectives (TIAC) ne sont pas du seul ressort du monde médico-scientifique, mais doivent également concerner les pouvoirs publics, plus particulièrement les collectivités locales.

C’est ce que se sont accordés à dire les spécialistes du CHU Nedir-Mohamed de Tizi Ouzou, à l’occasion de la journée d’étude autour du thème portant sur les MTH et les TIAC.

Devant une assistance nombreuse, les différents intervenants ont mis en exergue l’histoire des MTH avant d’expliquer ses causes et effets, soulignant que la lutte doit être menée d’abord en amont, à titre préventif. Une attention particulière a été accordée aux TIAC, phénomène qui a pris de l’ampleur surtout au cours des dernières décennies en Algérie, notamment lors des fêtes ou autres grandes célébrations.

Le Pr Nadia Kitous, qui a fait son intervention autour de la thématique « Epidémiologie et prévention des MTH/TIAC », a souligné à titre introductif que les principales causes des MTH sont la contamination du réseau d’alimentation en eau potable (AEP) par le réseau d’assainissement, les branchements anarchiques sur les réseaux d’AEP des constructions illicites, la contamination des puits par absence du périmètre de protection, la contamination des sources par rejet sauvage des eaux usées non traitées, l’infiltration des eaux usées de surface et des eaux de lessivages dus aux pluies, la consommation d’eau de citerne non-traitée, l’insuffisance de l’entretien et de contrôle et le relâchement des activités des BHC (bureaux d’hygiène communaux).

Et tout en expliquant le plan national de lutte contre les MTH, le Pr Kitous a indiqué que l’objectif est de réduire la morbidité des MTH et d’atteindre un taux de létalité inférieur à 1% en cas d’épidémies. Selon l’OMS, la norme de létalité dans ce cas est de 3%.

L’intervenante relèvera, également, que l’urbanisation et le réchauffement climatique risquent potentiellement d’accroitre la charge mondiale de morbidité due aux MTH et, de plus, l’augmentation de la résistance aux antibiotiques facilite la propagation des MTH au sein des villes surpeuplées ou lorsque les systèmes d’adduction d’eau et d’assainissement sont insuffisants ou inondés. L’intervenante dira que le risque est plus élevé chez les populations n’ayant pas accès à l’eau potable et à des services d’assainissement suffisants. En outre, a-t-elle poursuivi, les communautés pauvres et les groupes vulnérables, dont les enfants, sont les plus exposés au risque.

L’intervenante notera que « les maladies diarrhéiques sont responsables de la charge mondiale des maladies d’origine alimentaire, avec 550 millions malades et 223 000 décès par an ». Dans ce cas, les enfants sont les plus sensibles avec « 220 millions de malades et 96 000 décès par an ». Tous ces cas sont attribués aux aliments et à l’eau contaminés.

D’autres maladies comme la typhoïde, le choléra et l’entéropathogène sont plus courantes dans les pays à faible revenu. Dans les pays à fort revenu, c’est la campylobacter, qui est aussi un agent pathogène, qui touche des individus, selon le Pr Kitous, qui ajoute : « La typhoïde est contractée chaque année par 11 à 20 millions de personnes dans le monde et 128 000 à 161 000 en meurent ».

S’agissant des TIAC, plus précisément les maladies dues aux aliments insalubres, elles touchent 600 millions de personnes dans le monde et provoquent 420 000 décès par an. Dans ce cas, « 40 % de la charge de morbidité est imputable à des maladies d’origine alimentaire ; maladies causant 125 000 décès parmi les populations de moins de 5 ans ». L’intervention du Pr Nadia Kitous portera sur le cas de l’Algérie.

La typhoïde a été signalée en 1832 et est réapparu en 1971, touchant 1332 individus dont 110 seront décédées, a-t-elle dit. En 2018, l’épidémie fera encore parler d’elle avec 299 cas suspectés dont 271 seront confirmés par l’Institut Pasteur. Cette épidémie provoquera la mort de 3 personnes. L’intervention du Pr Kitous s’est poursuivie avec une multitude de détails sur les maladies en question.

D’autres intervenants ont assuré des communications d’un intérêt scientifique certain. C’est le cas du Pr Abdelkrim Benali, chef de service des maladies infectieuses du CHU Mohamed-Nedir et dont la thématique a porté sur « Les infections à transmission : histoire et perspectives », le Dr Hamiche, qui a développé une thématique portant sur la « Conduite alimentaire devant une infection alimentaire collective ».

Il faut rappeler que tous ces spécialistes de la science médicale ont insisté sur l’implication de tous les acteurs de la vie économique et sociale dans cette lutte contre les MTH et les TIAC ; lutte qui doit être menée d’abord en amont, c’est-à-dire à titre préventif. Notons enfin que selon les explications de ces médecins, l’Algérie est loin du danger de ces maladies même si la vigilance est toujours de mise.



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