Tizi Ouzou : Les robes noires et les étudiants dans la rue
Les robes noires et les étudiants étaient hier dans la rue pour renouveler leur exigence, laquelle porte sur l’instauration d’une deuxième République. La première marche a été initiée par les avocats. Les femmes et les hommes de loi ont marché à partir du parvis de la cour jusqu’à la place des Martyrs (carrefour du Djurdjura) pour refaire ensuite le chemin dans le sens inverse jusqu’à atteindre à nouveau le parvis de la cour.
Les robes noires, nombreuses à honorer ce rendez-vous qui s’inscrit dans la dynamique citoyenne née le 22 février dernier, ont scandé, à l’unisson, tout le long de l’itinéraire de leur marche, plusieurs slogans dont : « Djazaïr hourra wa dimocratia », « Système dégage ! » « Ounhabsarra hacha ma gh’li outhavou yagui (Nous n’arrêterons pas jusqu’à la chute de ce pouvoir) » et « Bédoui, Bensalah et Gaïd, dégagez ! ». Cependant, ce sont les slogans mentionnés sur des banderoles et des pancartes qui sont porteurs des grands messages des manifestants. En voici certains : « Pour une véritable justice indépendante ! », « Libérez la justice ! », « Non aux élections de la honte ! », « Libérez les détenus d’opinion ! », « Qui protège l’Algérie ? », « Pour l’ouverture sérieuse des dossiers de corruption ! », « Pour un Etat de droit ! », « Nous disons non à tous les corporatismes véreux ! », Nous voulons la dissolution du FLN ! », « Nous voulons la dissolution de la Centrale syndicale ! » et « Nous voulons la liberté de la presse ! ».
Notons que la marche des robes noires , menée à l’allure escargot, a suscité l’admiration des citoyens. D’ailleurs, ils étaient nombreux à avoir accompagné les avocats tout au long de leur marche, laquelle s’est déroulée dans un pacifisme le plus total. Une fois la marche des avocats terminée, les étudiants de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou ont pris la relève. Cette manifestation estudiantine a également attiré l’attention. Commencée à partir du portail du campus Hasnaoua, les manifestants, nombreux, ont marché jusqu’à la place de l’Olivier. Ils ont également marché pacifiquement à travers les rues et boulevards de la capitale du Djurdjura pour exiger l’instauration d’une deuxième République.
Comme les avocats, les étudiants ont scandé tantôt des slogans hostiles au pouvoir et tantôt des slogans reflétant les aspirations de la société algérienne. Sur une grande banderole on pouvait lire : « Dissolution des deux Chambres et du Conseil constitutionnel » et sur une pancarte était écrit : « Gaïd et ses généraux sont sur la voie de Sissi, mais l’Algérie n’est pas l’Egypte ».