La diversité linguistique en débat à l’université de Tizi Ouzou
C’est autour du thème « Droits des langues, traduction, cultures et identités » que s’est ouverte, lundi à la salle de conférences de la faculté de médecine de l’Université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, la 17e Conférence internationale de l’Académie internationale de droit linguistique. Une manifestation scientifique qui s’étalera jusqu’au 19 de ce mois et à laquelle participent une douzaine de pays issus de différents pays.
Organisée par le Laboratoire de l’aménagement et de l’enseignement de la langue amazighe (LAELA) de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, en collaboration avec l’Académie internationale de droit linguistique de Montréal (Canada) et l’Institut de linguistique appliquée de l’université Adam Mickiewicz de Poznan (Pologne), cette rencontre internationale a retenu, dans son programme, pas moins de 31 communications dont 9 en mode dit « distanciel », c’est-à-dire en ligne.
Il est aussi retenu le principe selon lequel les communicants auront à s’exprimer en français ou en anglais. Les communications en français seront faites à raison de 75 % et 25% en anglais. Les thématiques porteront sur le droit des langues et les droits linguistiques notamment, plus explicitement le droit à la langue, son enseignement et son usage des majorités et minorités linguistiques, de l’aménagement linguistique et des politiques linguistiques ; mais aussi de la langue et du territoire, notamment la relation entre la langue et son espace culturel, la problématique de la langue et de l’identité. Il est aussi question de l’analyse du discours juridique portant sur les droits linguistiques et les statuts des langues ainsi que la traduction juridique, notamment la traduction des discours juridiques portant sur les droits linguistiques.
A l’issue de son discours inaugural, le directeur de LAELA et coordinateur de cette conférence, le Pr Ramdane Boukherrouf, a mis un accent particulier sur cette nouvelle dimension à l’international que prend l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. « Cette conférence permet à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, a-t-il souligné, de se positionner parmi les 17 grandes universités mondiales organisatrices de cette manifestation ».
Ramdane Boukherrouf a aussi indiqué que l’organisation de cette rencontre permettra à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou de pouvoir se positionner dans des réseaux internationaux de recherche, de collaborer aux coopérations internationales, en mettant en œuvre des projets de convention pour permettre « à nos étudiants de se positionner dans de grandes universités et de voir nos publications insérées dans de grandes revues internationales et, enfin, attirer la communauté scientifique internationale aux différentes formations et projets de recherches de notre université ». « Nous espérons qu’à travers cette manifestation, a-t-il dit pour conclure, notre université, avec toutes ses compétences, prendra le chemin de l’excellence, d’un positionnement international des différents classements ».
Pour sa part, le Pr Noura Tigziri, coordinatrice scientifique de la conférence, est revenue sur les grands axes de cette rencontre, soulignant la nécessité de débattre de la problématique de la langue maternelle « reléguée dans de nombreux pays au second plan alors que c’est elle qui forge en premier lieu la personnalité de l’enfant et de l’adulte qu’il deviendra », de celle de la relation entre l’identité et la langue « qui est très complexe », de celle des statuts des langues « qui est aussi important », en abordant diverses questions, et enfin celle de l’analyse des discours juridiques sur les langues, qui « nous éclaire sur leur statut et leur rôle dans une communauté ou un Etat ».
Pour sa part, Nicole Carignan de l’université de Québec et représentante de Joseph-G Turri, président de l’Académie internationale de droit linguistique, absent pour des raisons de santé, a mis en avant « la pérennité d’une telle conférence à l’effet de voir les langues, notamment maternelles, continuer à exister ». La conférencière a aussi révélé que cette conférence internationale « a permis à plusieurs pays de légiférer sur la question et les statuts de nombreuses langues dites mineures ».
Enfin, il convient de rappeler que d’autres communications sont programmées pour ce mardi et mercredi.
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