Tizi Ouzou : Lancement d’une opération d’abattage de chiens errants

Ce ne sont pas moins de 2 500 citoyens de la commune de Tizi Ouzou qui ont subi des morsures de chiens errants au cours de cette année 2022. Les responsables de l’APC, comme « solution à cette problématique », ont décidé de mener une campagne d’abattage de ces canidés responsables d’attaques envers les humains. L’opération était programmée pour ce vendredi à partir de 19 heures.

 La grande question qui se pose cependant, c’est de savoir si l’abattage des chiens errants est la solution idoine au risque de rage. « L’abattage de chiens errants est loin d’être la solution la mieux indiquée pour protéger la population des risques de rage ou tout simplement d’attaques par ces canidés », a souligné le Dr Nourredine Yata, inspecteur des services vétérinaires de la wilaya de Tizi Ouzou, qui a été saisi sur cette question par le Jeune Indépendant. 

Le Dr Yata estime qu’il faut d’abord commencer par éliminer les décharges sauvages, sources principales de la rage et de sa propagation. « C’est effectivement au niveau de ces décharges sauvages qu’il y a un contact entre les canidés domestiques et sauvages », a affirmé le docteur. « Ensuite, poursuit-il, il y a lieu de procéder à la vaccination des canidés, et ce à raison de 70 % de leur population ». 

Comme troisième mesure, l’inspecteur vétérinaire de la wilaya de Tizi Ouzou prône la création de fourrières canines en nombre suffisant, où il faut commencer par la vaccination des chiens et chats capturés. S’agissant de l’abattage pur et simple des chiens et chats errants, le Dr Nourredine Yata l’assimile à un coup d’épée dans l’eau car, estime-t-il, on ne peut abattre tous les chiens et chats errants. « En effet, déclare-t-il, de tous les chiens et chats ciblés par les tireurs, il y en a qui ne seraient que blessés, d’où l’augmentation du risque d’attaques envers leurs congénères et envers les humains. « A mon sens, affirme le Dr Nourredine Yata, l’opération d’abattage ne doit concerner que les chiens et chats jugés dangereux ». 

Est-ce que la réduction des populations canines par la méthode de stérilisation peut constituer une solution efficace contre les risques d’attaque contre les humains et, par conséquent, contre la rage ? « Une telle méthode est appliquée dans les pays avancés, car son coût est très élevé », a indiqué le Dr Yata, avant de réitérer que la solution idoine à cette problématique de chiens errants reste l’élimination de décharges sauvages, la création de fourrières et la vaccination des canidés capturés. 

Il convient de noter que dans toute la wilaya de Tizi Ouzou, seule la commune de Fréha possède une fourrière canine ; ce qui reste de loin insuffisant. 

De son côté, la commune de Bouzeguène, en collaboration avec des associations de protection de l’environnement et du monde animal, mène implacablement des actions contre la prolifération des chiens errants, mais cela reste insuffisant dans la mesure où les autres communes de la wilaya restent inactives dans ce sens.

 En dernier lieu, il convient de relever que les associations cynophiles sont foncièrement contre l’abattage de chiens, notamment par empoisonnement. En somme, la solution prônée par le Dr Nourredine Yata semble la plus juste et la plus appropriée dans le cadre de la lutte des chiens et chats errants. C’est pourquoi les pouvoirs publics sont tenus à leur tour d’examiner ce dossier canidé.