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Nationale

Tizi Ouzou  :  La gestion des catastrophes naturelles en débat

Tizi Ouzou  :  La gestion des catastrophes naturelles en débat

Comment faire la palette des risques majeurs des catastrophes naturelles ? Comment assurer la gestion des catastrophes naturelles pour limiter les dégâts tant humains que matériels ? Qui associer à ces études de risque ? Voici certaines des multiples questions posées, jeudi dernier, par Salem Kheloui, rédacteur en chef de Radio Tizi Ouzou, à ses deux invités, en l’occurrence le Pr Abdelhakim Ayadi, sismologue et enseignant en sismologie à l’université d’Alger, et le Pr Arezki Chennane du département économique de l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. 

Ces deux invités de Radio Tizi Ouzou n’ont pas fait dans la dentelle pour décrier l’absence d’une réelle stratégie portant l’étude des risques majeurs des catastrophes naturelles.

Sans verser dans le pessimisme, les professeurs Ayadi et Chennane ont toutefois signalé l’urgence de créer une réelle dynamique pour l’étude et les prévisions des risques de catastrophes naturelles, et ce tout en se basant sur les changements climatiques que connaît le monde actuel mais surtout en prenant en considération la réalité sismique de l’Algérie, notamment sa partie nord. D’ailleurs, les séismes de Chlef du mois d’octobre 1980 et de Boumerdès le 21 mai 2003 ont été cités comme exemples pour rappeler la nécessité de prévoir, dorénavant, la gestion de ce genre de phénomène. Abdelhakim Ayadi et Arezki Chennane ont plaidé pour que la commune soit dotée de sa propre cartographie et où doivent être signalés les différents risques de catastrophes naturelles qu’elle peut subir. 

Et l’établissement de cette cartographie est justement du ressort des compétences locales. Le territoire d’une commune et ses différentes spécificités ne peuvent être mieux connus que par ses propres habitants. Autrement dit, les responsables et les gestionnaires locaux. Et c’est dans cette dynamique « éminemment intelligente et rationnelle » que l’on peut réellement lancer des opérations de développement, ont laissé entendre les invités du forum de Radio Tizi Ouzou. 

A la question de savoir avec quels instruments juridiques les responsables locaux peuvent s’impliquer dans la mise en œuvre d’un programme de cette nature, les deux scientifiques ont rappelé que la loi portant sur la gestion des risques des catastrophes naturelles existe depuis longtemps et qu’il faut donc juste la doter de textes d’application. Par ailleurs, Abdelhakim Ayadi et Arezki Chennane, qui ont plaidé pour la nécessité d’aller vers une réelle synergie dans le cadre de la mise sur pied d’un programme de visibilité, ont fortement suggéré la circulation d’informations entre les différents services et organismes concernés. 

« Car, sans la disponibilité d’informations, rien ne peut se faire efficacement », ont-ils précisé. 

Les deux invités du forum de Radio de Tizi Ouzou se sont abstenus de culpabiliser l’Etat, car la gestion des risques des catastrophes naturelles est « éminemment l’affaire de tous ». Dans ce sens, les deux scientifiques ont manifesté leur souhait de voir le citoyen algérien changer de mentalité vis-à-vis de certains aléas de la vie et de commencer par croire que « personne n’est à l’abri d’une éventuelle catastrophe naturelle, laquelle peut entraîner des dégâts matériels et parfois des pertes humaines ». C’est pourquoi le citoyen doit dorénavant avoir la culture d’assurer ses biens auprès des organismes et des compagnies d’assurance. 

« L’Etat, a souligné le Pr Abdelhakim Ayadi, a déboursé 34 milliards de dinars à tire d’indemnisations ; ce qui fait beaucoup d’argent ». 

Notons aussi que la liste portant les 14 cas de catastrophes naturelles dressée par la communauté scientifique internationale est révisée à la hausse à présent puisque le réchauffement climatique que connaît la planète depuis quelques années a créé d’autres phénomènes destructeurs. Et comme l’Algérie fait partie de cet environnement, elle est donc, de fait, appelée à se prémunir des aléas pouvant survenir. 

A la question de savoir si l’on peut légitimement soupçonner le risque d’un tsunami en Méditerranée, le Pr Abdelhakim Ayadi a répondu par l’affirmative. « D’ailleurs, a-t-il ajouté, l’Unesco, après des études scientifiques, a dressé une cartographie de la mer Méditerranée en signalant les différentes zones à risque d’un séisme et, par conséquent, pouvant provoquer un tsunami ». 

Ce sismologue a même affirmé que plusieurs tsunamis se sont produits en Méditerranée dans le passé et que le dernier se serait produit en 1856. « Cependant, a tenu à indiquer le Pr Abdelhakim Ayadi, les tsunamis d’une grande ampleur ne se produisent que dans les océans ». 



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