Tizi Ouzou : Hommage aux lycéens qui ont rejoint la révolution
Le lycée Fatma N’Soumer, qui a ouvert ses portes en 1929, a formé de nombreux patriotes et défenseurs l’indépendance de l’Algérie.
Une centaine de ses élèves a rejoint les rangs du Front de libération nationale (FLN) et de l’Armée de libération nationale (ALN), dont 58 sont tombés au champ d’honneur les armes à la main. Cette réalité a été mise en avant à l’occasion de la célébration de la Journée nationale de l’étudiant, jeudi et vendredi.
Les autorités civiles et militaires, à leur tête le wali, ont choisi à titre symbolique cet établissement éducatif pour célébrer l’évènement. La manifestation a commencé par l’hymne national qui a été aussitôt suivie par l’observation d’une minute de silence à la mémoire des martyrs puis par la lecture de la fatiha.
Une gerbe de fleurs a été déposée au pied de la stèle érigée à la mémoire des 58 martyrs qui ont tous quitté les bancs du lycée Fatma N’Soumer pour s’enrôler dans les rangs du FLN-ALN. S’en est suivi la lecture, par une jeune fille fréquentant cet établissement du secondaire, de l’historique déclaration faite par les étudiants algériens au cours de cette journée du 19 Mai 1956.
L’évènement a été rehaussé par le discours l’officier de l’ALN et non moins secrétaire général de l’Organisation national des moudjahidine (ONM) de Tizi Ouzou Si Ouali Aït-Ahmed, qui a mis en exergue l’intime corrélation du lycée Fatma N’Soumer et la guerre de libération de l’Algérie. Il a souligné l’iniquité de l’ordre colonial puisque ce lycée, qui a ouvert ses portes en 1929 a été surtout conçu pour assurer l’instruction des enfants français. Pour les enfants algériens, un quota de 30 places pédagogiques seulement avait été réservé pour chaque année scolaire.
Si Ouali Aït-Ahmed a relevé également qu’à cette époque, c’était le premier et seul lycée existant dans toute la Kabylie. Il témoignera plus tard que lui-même a rejoint le maquis à partir du lycée Fatma N’Soumeur où il étudiait.
Et devant l’assistance, nombreuse et attentionnée et marquée par la présence des lycéens, l’orateur a lancé un appel à ceux ceux-ci pour accorder une importance indéfectible à leurs études, car « c’est vous les lycées d’aujourd’hui qui serez les cadres de la nation de demain, et c’est en tant que tels que vous servirez l’Algérie, votre patrie ». Le discours de l’officier de l’ALN a suscité bien des émotions, notamment lorsqu’il a cité les noms de certains de ses anciens camarades du lycée qui sont tombés au champ d’honneur les armes à la main.