Tizi Ouzou : Forte mobilisation citoyenne

Les multiples et itératives invitations au dialogue des hauts dirigeants du pays, dont principalement le chef de l’Etat, Abdelkader Bensalah, et le premier responsable de l’ANP, le général Ahmed Gaïd Salah, aux tenants du mouvement révolutionnaire né le 22 février dernier ne semblent pas trouver le moindre écho auprès des citoyens de la wilaya de Tizi-Ouzou. Et pour preuve : Ils étaient encore hier, soit au seizième vendredi consécutif, des centaines de milliers à battre le pavé dans la capitale du Djurdjura pour réitérer leur exigence quant à la chute du régime politique actuel pour être remplacé par une deuxième République. Parmi les manifestants ont figuré des moudjahidine et aussi des citoyens venus de Ghardaïa. Par ailleurs, en plus des nombreux enfants et des femmes, beaucoup de personnes âgées ont pris part à cette marche.
Un moudjahid, octogénaire, a déclaré au Jeune Indépendant qu’« il est nécessaire de maintenir le rythme des manifestations ». « J’espère, poursuit-il, que cette révolution aura raison d’eux ». Comme une ritournelle, l’appel à la prière du Dohrindique le moment du rassemblement devant le portail du campus Hasnaoua, lieu habituel du point du départ de la marche. En effet, juste après la prière, les centaines de fidèles, sortant des différentes mosquées de la ville, ont aussitôt rejoint les manifestants qui, déjà, ont formé un gigantesque rassemblement au niveau du point du départ de la marche. Et sans tarder, cette marée humaine s’ébranla depuis le campus Hasnaoua vers la place de l’Olivier, en passant naturellement par la rue Ahmed-Lamali, l’avenue Abane-Ramdane et le boulevard Larbi-Ben M’hidi. Et comme leurs précédentes marches, les citoyens de la wilaya de Tizi-Ouzou ont marché pacifiquement ce vendredi encore, et toujours avec la même détermination. Les slogans scandés à l’unisson et mentionnés sur des banderoles et pancartes sont également identiques ou presque à ceux scandés précédemment. Parmi la multitude de slogans scandés à l’unisson, en voici certains : « Ulac smah ulac ! », « Système dégage ! », « Djeïch echaâb khaoua Khaoua ! », « Bensalah dégage ! » et « Ounhb’sara thikli arma Ighli oudhavou yagi (Nous n’arrêterons nos marches jusqu’à la chute de ce pouvoir) ! ».
S’agissant des slogans mentionnés sur des banderoles et pancartes, en voici également certains ; « Le changement radical par la constituante ! », « Rendre l’Etat à la nation ! », « Pour une deuxième République ! », « Bensalah appelle au dialogue et le peuple lui dit « dégage ! » ». Un enfant porté par son père sur ses épaules tient un écriteau dans ses petites et frêles mains : « Je suis Kamel Eddine Fekhar ».
Notons également qu’un groupe de manifestants, dont une vieille femme, ont porté trois portraits géants représentant chacun Fadhma N’Soumeur, Kamel Eddine-Fekhar et Lounès Matoub. Un homme d’un certain âge a porté quant à lui le portrait du colonel Amirouche en uniforme et le montrant en compagnie d’un jeune officier de l’ALN.
Il faut relever que beaucoup d’autres slogans ont été mentionnés sur des banderoles et véhiculant de grands messages. C’est le cas de : « Bilan de la révolution : « Le peuple uni et déterminé, Bouteflika et son clan éjectés et la France et les Emirats Arabes Unis dénoncés ». Et par opposition à la position du pouvoir, est écrit au verso de cette pancarte : « Bilan du pouvoir : « Fekhar assassiné, les militants réprimés et les étudiants tabassés ». En dernier, il y a lieu de souligner que ce sont des milliers de drapeaux aux couleurs nationales et amazighes qui ont été portés fièrement par les manifestants.
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