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Nationale

Tizi Ouzou : Conférence autour de la colonisation française 

 A l’occasion du 60e anniversaire de l’indépendance nationale, l’Association des enfants de moudjahidine de la wilaya de Tizi Ouzou (AEMWTO), que préside Rabah Mouloudj, a organisé ce mardi une conférence, dans l’espace du Petit Théâtre de la maison de la Culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, autour du thème portant sur l’indépendance nationale et sur la colonisation et ses effets dévastateurs.

La conférence a été animée par l’historien, le Dr Youcef Sahel, le Dr Boudjemaâ Souillah, les moudjahidine Mokrane Ben Youcef et Mohamed-Ouramdane Haïchour et enfin le Palestinien, le Dr Sellah Youssekraou. 

Le Dr Youcef Sahel, après avoir donné un aperçu historique sur la colonisation, a mis en lumière le génie du FLN dans sa lutte contre la France, considérée comme « la quatrième puissance militaire ». Tout en appuyant la thèse qu’il y a eu beaucoup de sang d’Algériens versé durant la guerre de libération nationale, le conférencier a noté que c’était pareil durant la période allant du 19 mars jusqu’au 5 juillet 1962, date de l’indépendance. 

Le Dr Youcef Sahel a imputé cette violence principalement à l’OAS, qui voulait à tout prix garder l’Algérie comme « territoire français ». Et dans sa lutte désespérée, l’OAS, à travers ses multiples attentats qui ont coûté la vie à plusieurs Algériens, a aussi procédé à des actes de destruction d’édifices publics. « En effet, a poursuivi l’historien, le 8 juin 1962, cette organisation terroriste a brûlé la Bibliothèque d’Alger, d’où la destruction par le feu de 600 000 livres ». 

Et en dépit de ces malheurs, l’Algérie en connaîtra d’autres puisque, après leur départ, « les Français ont dépouillé le trésor national algérien d’un montant de 110 milliards de francs (anciens francs) ». « A cela s’ajoute, a ajouté le conférencier, un montant de 100 millions de francs appartenant à des particuliers, pris de leurs comptes bancaires qu’ils détenaient ici en Algérie pour atterrir dans les banques de la France métropolitaine, d’où le vide financier qu’ont subi les banques algériennes en cette année de 1962 ». 

Enfin, le Dr Youcef Sahel a plaidé pour l’écriture de l’histoire, mais dans son exactitude. Dans ce sens, il a appelé les jeunes Algériens à faire preuve de rationalité et d’intelligence pour distinguer la vraie histoire de la fausse. 

Le moudjahid Mokrane Ben Youcef a, quant à lui, mis un fort accent sur la conquête sanglante de l’Algérie par la France, où les forces militaires françaises ont même eu recours aux enfumades des populations algériennes, et ce sur ordre du maréchal Thomas-Robert Bugeaud. « Non seulement les forces coloniales ont tué des milliers d’Algériens par enfumades, mais ils ont aussi tué des milliers d’autres en les affamant », a relevé le moudjahid Mokrane Ben Youcef. Plus loin, le conférencier est revenu sur les massacres du 8 mai 1945 pour, ensuite, expliquer la détermination du FLN à libérer le peuple algérien de la domination française, laquelle a duré 132 ans.

« Aujourd’hui, a expliqué Mokrane Ben Youcef, le peuple algérien jouit de sa liberté et de sa souveraineté la plus totale. Liberté et souveraineté traduite par l’existence d’universités à travers le territoire national et par le fait que les affaires économiques, culturelles et politiques sont traitées et conduites par des Algériens ». C’est aussi en appelant les Algériens, notamment les jeunes, à redoubler d’efforts dans la construction et l’édification du pays que le moudjahid Mokrane Ben Youcef a terminé son intervention. 

Pour sa part, le président de l’ONM, le moudjahid Mohamed-Ouramdane Haïchour, a appelé les enfants de moudjahidine et les enfants de chouhada à s’unifier et à renforcer leurs rangs « faute de quoi il ne sera de meilleure situation pour nous ». Le conférencier, qui est aussi un officier de l’ANP à la retraite, n’a pas caché son amertume suite à certains aléas connus par l’Algérie ; aléas qui auraient pu pourtant être évités si l’esprit patriotique avait toujours prévalu.

Pour sa part, le Dr Sellah Youssekraoui, enseignant de littérature à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou et Palestinien de nationalité, a mis, lui aussi, en exergue la guerre de libération nationale menée par le FLN et son aile armée l’ALN. Il a aussi fait l’éloge des citoyens de la wilaya de Tizi Ouzou, qui l’ont adopté et considéré comme « un frère ». 

Il convient enfin de noter qu’à la fin de la conférence, l’AEMWTO a remis des cadeaux et des titres d’honneur à certains moudjahidine, enfants de chouhada et autres personnalités reconnues pour leur implication dans la construction et l’édification de l’Algérie. 

 

 



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