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Nationale

Titularisation de près de 60 000 enseignants : Satisfecit des syndicats

Titularisation de près de 60 000 enseignants : Satisfecit des syndicats

En suspens depuis plusieurs années, le problème des enseignants contractuels vient enfin d’être résolu. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a ordonné la « titularisation immédiate » de cette catégorie de travailleurs. Une décision qui a été accueillie positivement par les syndicats de l’éducation.  

Ils sont 59 987 enseignants à être concernés par cette opération, qui devrait se terminer, au plus tard, en février 2023, a précisé le chef de l’Etat, ce dimanche, lors d’un Conseil des ministres. Une autre décision importante a été prise et elle concerne tous les travailleurs du secteur de l’éducation. Il s’agit de la finalisation du statut de l’enseignant avant le 31 décembre 2022.

Parmi les décisions prises lors de ce conseil figure également celle d’encourager les enseignants à accomplir leur devoir professionnel et à perfectionner le niveau de formation, tout en promouvant leur situation socioprofessionnelle, loin de toute exploitation, et ce pour préserver le caractère sacré de ce noble métier.

Considérant que de telles décisions contribueront certainement à l’amélioration de la place sociale de l’enseignant et renforceront davantage la stabilité du secteur, les syndicats du secteur de l’éducation ont salué ces décisions.

Contacté par le Jeune Indépendant, le secrétaire général du SATEF, Boualem Amoura, a relevé, avec satisfaction, la décision portant confirmation des enseignants contractuels, assurant que cette démarche est en mesure d’apporter une certaine stabilité au secteur mais aussi à cette catégorie d’enseignants qui, pour certains d’entre eux, ont plus de quatorze années d’ancienneté.

« Il n’est pas acceptable, dans un secteur aussi stratégique que celui de l’éducation, que 60 000 enseignants soient contractuels.

Ces derniers ont acquis une certaine expérience que nous ne devons pas perdre », a-t-il affirmé. Pour lui, la décision d’intégrer les enseignants contractuels est à saluer car, « avant tout, c’est notre revendication. De plus, le secteur ne doit pas fonctionner avec un nombre aussi important d’enseignants contractuels si nous voulons avoir une école publique de qualité », a-t-il expliqué.

Concernant le projet de loi portant statut de l’enseignant, tant attendu par la famille de l’éducation, le responsable du SATEF a fait savoir que le communiqué de la présidence évoque le statut des enseignants alors qu’il n’existe pas de statut des enseignants mais un statut particulier des travailleurs de l’éducation.

« Les syndicats revendiquent la création d’un statut particulier des enseignants », a-t-il souligné, estimant qu’il est impossible de finaliser ce dossier avant le 31 décembre courant, et la faute incombe aux services du ministère de l’Education.

« Le ministère de l’Education a fait fi des orientations et des instructions du président de la République quant à l’amélioration de la situation sociale de l’enseignant, en l’écartant de la révision en cours du statut particulier », a-t-il regretté. Pour sa part, le ministre de l’Education nationale, Abdelhakim Belabed, a donné des instructions strictes pour examiner toutes les procédures et achever le processus d’intégration des enseignants contractuels dans les plus brefs délais.

Ces instructions ont été prises suite à la réunion du Conseil des ministres, qui a traité, dans sa partie relative au secteur de l’éducation nationale, la possibilité de mettre en œuvre les engagements du président de la République au profit des enseignants.

Le ministre a indiqué, lors d’une rencontre par visioconférence avec les directeurs de l’éducation et les différents cadres du secteur, que les professeurs contractuels avaient acquis une expérience suffisante du fait qu’ils ont occupé la même fonction plusieurs années durant.

Il a rappelé, à cet effet, que des consignes ont été données lors des séminaires nationaux consacrés à la préparation de la rentrée scolaire 2022/2023 pour retenir autant que possible les enseignants, qui ont été employés dans le cadre de la contractualisation.

Pour assurer le bon déroulement de cette opération, le ministre a donné des instructions strictes afin de suivre immédiatement le processus d’intégration des enseignants, et ce à travers la plate-forme numérique du secteur de l’éducation nationale, dans sa partie relative aux ressources humaines. Un comité central a également été installé, dirigé par l’inspecteur général du ministère de l’Education nationale, pour suivre, superviser et contrôler la mise en œuvre effective de ce processus. 

 « La révision partielle » du statut particulier dénoncée    

 Il convient de rappeler que onze syndicats du secteur de l’éducation se sont réunis, ce dimanche, en intersyndicale pour exprimer leur mécontentement quant à la non prise en charge de leurs revendications socioprofessionnelles soulevées depuis des années. Ils ont également soulevé leurs préoccupations liées à la révision du statut particulier.

Il s’agit, en effet, des directeurs de l’enseignement moyen (CNADEM), des directeurs des écoles du cycle primaire (SNADEP), des censeurs des lycées (SNACEL), du Syndicat des enseignants du primaire (SNAPEP), de l’Organisation nationale des professeurs de l’éducation (ONPE), des travailleurs de l’éducation (UNPEF, SNTE, SATE, SNAFE), des conseillers de l’éducation (SNACE) et du SNAPAP.

Dans un communiqué rendu public, les syndicats en question ont dénoncé la « révision partielle » du statut particulier des corps spécifiques du secteur et impute au ministère de tutelle la responsabilité de ce qui pourrait découler de cette démarche.

Les syndicats ont, par ailleurs, rappelé les principales revendications des travailleurs du secteur.

Il s’agit de l’unification de la classification des enseignants des trois cycles d’enseignement, des corps d’inspection et d’encadrement administratif pour traiter « radicalement les dysfonctionnements du statut particulier et garantir la stabilité du secteur », lit-on dans le communiqué.

L’Intersyndicale de l’éducation demande également de rendre justice aux catégories « lésées par les failles contenues dans le décret exécutif 12-240 du 29 mai 2012 modifiant et complétant le décret exécutif n° 315-08 du 11 octobre 2008 portant statut particulier des fonctionnaires appartenant aux corps spécifiques de l’éducation nationale », citant la classification, l’intégration et la promotion.

Les syndicats demandent, par ailleurs, de réduire le volume horaire des enseignants des trois cycles et plaident pour la valorisation de l’expérience professionnelle dans l’intégration et la promotion de toutes les catégories, ainsi que la valorisation des diplômes (licence-master et doctorat).

Outre ces dossiers importants, les syndicats insistent sur l’importance d’améliorer le pouvoir d’achat des travailleurs du secteur à travers, notamment, le relèvement de la valeur du point indiciaire, qui est actuellement à 45 DA, à 120 DA, ainsi que la création d’un observatoire national du pouvoir d’achat et de l’indice de la cherté de la vie. 

 



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