Tiguentourine : Début du procès à Londres

Comme annoncé dans nos précédentes éditions, la cour royale de justice de Londres a entamé hier des audiences consacrées à l’attaque terroriste contre le site gazier de Tiguentourine au cours de laquelle 39 otages ont été tues dont 6 britanniques.
Cette action n’est en aucun cas initiée par les autorités britanniques. Il s’agit d’une demande du collectif des familles des victimes et des survivants de l’agression perpétrée par un groupe affilié à ElQaida au Maghreb islamique (AQMI). Le but ce ces audiences qui se d »roulent 20 mois après le drame est d’entendre les griefs des avocats et des membres des six victimes britanniques tués jusqu’au 30 septembre au terme desquelles le tribunal décidera de la suite à donner à cette affaire y compris à l’égard de BP s’agissant des compensations financières, selon le rôle de l’audience publié sur le site de la cour et par des médias anglais.
Les six britanniques tués sont Garry Barlow, 49 ans, Carson Bilsland, 46 ans, Stephen Reen, 47 ans, Sebastian John, 26 ans, Paul Morgan, 46 ans et Kenneth Whiteside, 59 ans. Des membres des victimes estiment que la vérité sur les circonstances réelles du drame ne seront pas révélées AU PUBLIC car l’Algérie détient des pièces confidentielles sur cette affaire.
Les photographies et les documents remis par les autorités algériennes au gouvernement britannique dont des copies sont en possession de la cour royale ne seront pas remis aux familles durant ces audiences compte tenu du fait qu’un procès des auteurs de l’attaque aura lieu en Algérie. Le juge algérien chargé de l’enquête avait invité les familles des victimes britanniques à assister au procès et leur a promis de mettre à leur disposition des documents et des bandes-vidéo sur l’attaque.
Le Juge Nicholas Harris de West Sussex chargé des audiences qui a remplacé sa collègue, Penelope Schofield, en raison de ses prérogatives d’examiner des pièces confidentielles, a affirmé lors de l’audience d’ouverture que « les victimes étaient toutes innocentes et avaient froidement assassinées par des assaillants lourdement armés et qui étaient venus pour tuer », ajoutant que c’est dans ces circonstances que « une quarantaine personnes innocentes a perdu la vie ».
Le juge Hillard a été désigné la semaine dernière lorsque le gouvernement britannique a annoncé qu’il mettrait à la disposition de l’enquête en cours des « documents sensibles » en vue d’aider les familles à comprendre les circonstances du drame de Tiguentourine. C’est ainsi que Penelope Schofield avait reçu l’ordre du doyen des juges de la cour royale de se retirer de l’affaire. Mais au départ elle avait refusé estimant que son remplacement ne ferait que retarder le début du procès avant de se rétracter et d’expliquer que le juge Hillard était en mesure de diriger l’affaire sans le moindre report.
Dans une déclaration à la presse, elle a affirmé qu’elle avait reçu des autorités algériennes des informations confidentielles sur l’agression de Tiguentourine sous la seule condition qu’ils ne soient pas partagées ou rendues public étant donnés que ces pièces avaient un lien avec le procès en cours en Algérie.
L’attaque terroriste est instruite par un juge algérien spécialisé qui a entamé son enquête dans les 48 heures qui ont suivi le dénouement de l’agression. La prise d’otage qui a duré quatre jours avait commencé à l’aube du 16 janvier, lorsque les terroristes, fortement armés, en provenance de Libye et équipés d’armes récupérées dans ce pays, ont, à bord d’une dizaine de véhicules 4×4, tendu en premier lieu une embuscade à un autobus transportant des travailleurs expatriés alors qu’il quittait la base de vie et se dirigeait vers In Aménas. L’embuscade a échoué grâce à la riposte des soldats de l’ANP postés dans une caserne proche. Un Algérien, un Britannique et trois Japonais ont péri dans cette embuscade. L’attaque de l’autobus était destinée à faire diversion pour permettre à un autre groupe d’occuper la base de vie.
L’attaque qui a coûté la vie à 39 ressortissants étrangers, dont six britanniques, cinq Norvégiens et neuf Japonais tous exécutés par les preneurs d’otages. L’attaque qui a été lancée par 32 terroristes, dont des Egyptiens, des Mauritaniens et des Canadiens affiliés à Al-Qaïda, contre le site d’exploitation gazière de Tiguentourine, situé à 45 km à l’ouest d’In Aménas, s’est soldée par la mort de 29 d’entre eux et l’arrestation de trois autres.
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