Tigharsi : « On attend les modalités d’application »
C’est l’année du renouveau pour le secteur de l’automobile en Algérie. Après un statu quo qui a duré trois années, la loi de finances 2023 relance le secteur avec le retour de l’activité de concessionnaire de véhicules neufs, celle de construction de véhicules, mais aussi le retour de l’importation des voitures d’occasion de moins de trois ans. Des mesures qui devront faire baisser les prix des véhicules qui ont atteint des records. Les Algériens s’interrogent : « C’est pour quand l’arrivée des premiers véhicules de moins de trois ans ? »
La décision est actée dans la loi de finances 2023, publiée dans le Journal officiel, ce qui veut dire que la mesure doit être appliquée à partir du 1er janvier. L’économiste El-Houari Tigharsi a estimé que l’application de cette décision du président de la République, relative à l’autorisation de l’importation des véhicules de moins de trois ans, doit être naturellement appliquée le premier jour de l’année, d’autant qu’elle n’est pas soumise à un cahier des charges.
Dans sa déclaration au Jeune Indépendant, l’économiste a affirmé que l’application réelle de cette décision dépend d’un « simple communiqué du ministère des Finances expliquant les modalités de son application sur le terrain ». Il s’agit, principalement, de clarifier les choses sur les modalités de paiement et de transfert d’argent, selon les explications de l’économiste, lequel a mis l’accent sur la nécessité de moderniser les moyens de paiement, à travers l’adoption du paiement électronique, pour lutter contre l’argent de l’informel.
Il s’agit également de donner plus de précisions sur les démarches douanières, notamment concernant les taxes et droits douaniers, qualifiés de « très élevés ». Il convient de noter, dans ce sens, que les voitures de moins de trois ans sont soumises à un régime fiscal préférentiel. « On a pris des décisions importantes qu’il faut impérativement appliquer sur le terrain. C’est une affaire de un à deux jours. Il faut faire vite », a-t-il indiqué, affirmant que l’on a besoin de plus d’un million de véhicules pour répondre à la grande demande.
« Un communiqué explicite du ministère des Finances suffit », a insisté M. Tigharsi, affirmant qu’il y a des personnes qui ont déjà choisi le véhicule à acheter et attendent seulement des précisions pour importer leur voiture. « On espère voir les choses plus clairement d’ici à la fin du mois en cours », a fait savoir l’économiste, d’autant que d’ici à la fin de l’année, il s’agira du programme de construction automobile en Algérie. Il a par ailleurs souligné la nécessité de soumettre ces véhicules de moins de trois ans au contrôle technique pour s’assurer de la sécurité de ces véhicules importés.
Rappelons que le retour de l’importation des véhicules de moins de trois, tant attendue par les citoyens, a été autorisé sur instruction du président de la République. C’est lors d’une réunion extraordinaire du Conseil des ministres, consacrée au projet de loi des finances 2023 du 9 octobre 2022, que Abdelmadjid Tebboune a autorisé les citoyens à importer les véhicules de moins de trois ans, mais aussi les constructeurs automobiles étrangers à importer les véhicules neufs. Les citoyens devront importer ces véhicules à leurs frais et pour leurs propres besoins et non à des fins commerciales, en sus d’annoncer aussi le retour de l’importation des véhicules neufs.
Ainsi, les citoyens algériens seront autorisés à importer un seul véhicule tous les trois ans et le paiement est à la charge du citoyen importateur, sur son solde propre en devises ouvert en Algérie. La personne qui importe le véhicule d’occasion doit résider en Algérie et utiliser le véhicule à des fins personnelles. L’importateur doit s’acquitter de tous les droits et frais prévus par la loi, alors que des avantages fiscaux seront accordés au profit de l’importation de voitures électriques et hybrides.