Théâtre arabe: L’impact des réseaux sociaux sur l’art – Le Jeune Indépendant
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Culture

Théâtre arabe: L’impact des réseaux sociaux sur l’art

Théâtre arabe:  L’impact des réseaux sociaux sur l’art

Les stars de la télévision arabes et membres de Jury des premières Journées du théâtre arabe, ont dénoncé samedi soir, à Sétif, l’impact négatif des réseaux sociaux sur l’art, qui selon elles sont la première cause de la désunion du monde arabe.

Lors d’une conférence animée à la Maison de la culture Houari Boumediène, en marge de la première édition, la jordanienne Abeer Issa, qui a marqué la télévision arabe, notamment par ses rôles dans « Chems ennahar » et de « Chachabouna », dira : « Je suis heureuse que le public algérien se rappelle de encore des films, dont lesquels j’ai joué à l’âge de 21 ans. Aujourd’hui, j’ai 61 ans, et après quarante ans, des gens se rappellent toujours de mes rôles ».

Abeer Issa, qui est aussi la présidente de Jury de cette édition, dénoncera l’impact des réseaux sociaux sur les jeunes. « Avant, les familles se rassemblent pour voir un feuilleton. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et cela à cause des réseaux sociaux qui ont un impact négatif sur l’art. ces derniers sont la cause de la désunion du monde arabe » a-t-elle confié. Et d’affirmer : « Mais tant que nous restons attachés à nos patries et à l’arabité, il reste toujours de l’espoir pour nous en tant qu’artistes. On peut se relever de nouveau et faire ce que nous faisions auparavant. Je crois aux capacités des nouvelles générations à le faire ».

Autant que comédienne, « je ne monte pas sur scène, sauf si le travail est excellent. Il ne suffit pas de faire des centaines de spectacles, si ces derniers ne rapportent rien à l’art. Nous pouvons réaliser une dizaine de pièces mais qui soit à la hauteur, qui portent un message important et surtout qui marque nos carrières d’artistes et dont le public se souviendra » a-t-elle expliqué. Selon elle : « Le public peut fermer les yeux sur une mauvaise interprétation dans un drama ou un feuilleton de théâtre radiophonique, mais pas au théâtre ».

Par ailleurs, Abeer Issa avouera : « Je suis honorée d’être présidente du jury avec d’autres créateurs arabes. J’espère que nous serons à la hauteur de la responsabilité. J’ai beaucoup d’expériences en tant que membre du jury dans des festivals de télévision, de théâtre ou de cinéma. Mais chaque festival a ses particularités autant que les spectacles ».

Elle a salué les efforts des organisateurs pour leur efforts fournis pour la soirée d’ouverture : « j’ai été subjuguée par la performance, le professionnalisme et toute cette créativité. Je souhaite que les spectacles en lice représentent dignement les pays participants et le public algérien. Je remercie le peuple algérien pour ce bel accueil « , a-t-elle confié.

« L’art est d’abord un message »

De son côté, l’actrice libyenne Khadoudja Sabri, qui est aussi membre de Jury, pense que « l’art est le seul qui peut nous rassembler. C’est notre message au théâtre, au cinéma, à la télévision et à la radio. Le soft power s’exprime par nos travaux artistiques qui plaisent aux gens. Des travaux qui traversent les âges et les générations. Avec l’art, nous pouvons défendre beaucoup de causes, nos traditions et coutumes, nos valeurs. C’est l’art qui peut rassembler le monde arabe, avec un peu d’amour et de tolérance. L’art est d’abord un message ».

L’actrice libyenne partagera son expérience d’actrice et de comédienne. « J’ai débuté ma carrière au théâtre à l’âge de 11 ans, à l’école primaire, puis dans les associations avant d’être recrutée par le théâtre national libyen à Tripoli. Plus de quarante ans de carrière. Le théâtre est mon premier amour. Au théâtre, j’ai connu les réussites et les échecs. J’ai travaillé avec beaucoup d’auteurs arabes et libyens. Ensuite, le cinéma m’a fait connaître dans le monde arabe. J’ai été distribuée dans beaucoup de dramas arabes diffusés à la télévision », a-t-elle déclaré. Il faut, selon elle, « beaucoup donner au théâtre pour avoir autant en retour, notamment de la part du public ».

Dalila Nouar, l’actrice algérienne qui est aussi membre de jury, a quant à elle affirmé : « Les réseaux sociaux ont détourné l’internet des jeunes pour la culture. Ils ont eu un impact négatif sur l’art et sur la vie de la nouvelle génération. C’est à nos autant qu’artistes de sauver l’art et lui rendre la place qui lui revient dans nos sociétés ».

Selon elle, le terme du théâtre commercial est faux. « Le théâtre porte plusieurs thématiques, à l’instar de la tragédie, la comédie et autres. Le théâtre commercial n’existe pas, mais nous pouvons l’appeler le théâtre de divertissement ».

Dalila Nouar qui a aussi joué dans le film «Halim El Raad», réalisé par Mohamed Benabdallah, dira : « avec peu de moyen, nous pouvons faire des merveilles. Le long métrage Halim El Raad qui n’a eu aucun budget ni aide, le prouve. Il a remporté plusieurs prix à l’international et a beaucoup plu au public ».

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