Maduro ordonne le «déploiement massif» de l’armée face à «l’impérialisme» américain

L’armée vénézuélienne a annoncé ce mardi un déploiement «massif» dans tout le pays pour répondre à l’«impérialisme» des États-Unis, dont les opérations militaires antidrogue dans les Caraïbes et le Pacifique recevront le renfort d’un porte-avions dans les jours qui viennent.
Le président vénézuélien Nicolás Maduro a signé ce mardi la loi sur la défense intégrale de la patrie. La semaine derrière, le président vénézuélien avait approuvé les propositions du Parti socialiste unifié visant à passer à la lutte armée en cas d’agression américaine contre le pays, compte tenu du déploiement des forces
L’importance de cette loi réside dans le renforcement du pouvoir du président et de l’armée en cas d’urgence. Elle témoigne d’une tendance à la militarisation de l’État et de la société, et est également utilisée à des fins politiques pour renforcer l’emprise de Maduro face à l’opposition et aux sanctions étrangères.
Le ministre de la Défense Vladimir Padrino Lopez a déclaré que 200 000 militaires ont participé à l’exercice, bien qu’aucun mouvement militaire n’ait été observé dans des villes comme Caracas.
Le gouvernement a annoncé à de maintes reprises des manœuvres militaires dans le pays. Elles sont fortement médiatisées par le pouvoir sans qu’elles soient toujours visibles sur le terrain. « Le Venezuela doit savoir qu’il a un Venezuela gardé, protégé, défendu », a déclaré M. Padrino, qui a qualifié les militaires américains de « mercenaires » qui « assassinent des personnes sans défense, qu’elles soient ou non des narcotrafiquants ».
Le Venezuela considère cette opération américaine comme un prétexte visant en réalité à renverser Nicolas Maduro et à s’emparer des réserves pétrolières du pays. Ce dernier, qui a appelé de nombreuses fois au dialogue, affirme toutefois être prêt à se défendre, exhibant constamment des activités militaires dans le pays.
Dans ce contexte, le président colombien Gustavo Petro a également ordonné mardi la suspension de l’échange d’informations avec les États-Unis.
Depuis le mois d’août, Washington maintient dans les Caraïbes une présence militaire avec notamment une demi-douzaine de navires de guerre, officiellement pour lutter contre le trafic de drogue à destination des Etats-Unis.
Vingt frappes aériennes contre des embarcations présentées comme transportant de la drogue ont entraîné la mort d’au moins 76 personnes.
Par ailleurs, le porte-avions américain Gerald R. Ford est arrivé mardi 11 novembre au large de l’Amérique latine, marquant une montée en puissance considérable des moyens militaires déployés par les États-Unis dans la région et accentuant les tensions avec le Venezuela qui parle de menace « impérialiste ».
« Le groupe aéronaval Gerald R. Ford […] est entré le 11 novembre dans la zone » de Southcom, le commandement américain pour l’Amérique latine et les Caraïbes, a annoncé ce dernier dans un communiqué. Ce déploiement, annoncé par Washington le 24 octobre, a pour but de « soutenir l’ordre du président [Donald Trump] de démanteler les organisations criminelles transnationales et de contrer le narcoterrorisme », ajoute Southcom.
Le porte-avions, le plus avancé de l’armée américaine, transporte entre autres quatre escadrilles d’avions de combat et est accompagné notamment de trois destroyers lance-missiles.