Tension sur la semoule: Vraie pénurie ou fausses rumeurs ?
La semoule est devenue une denrée rare ces derniers jours dans certaines wilayas du pays. Des rumeurs sur une éventuelle pénurie de ce produit de base ont circulé et les consommateurs se sont rués et ont fait leur stock. Y a-t-il réellement une pénurie ? Où est-ce la peur de voir ce produit se raréfier qui a poussé le consommateur à s’approvisionner ?
Depuis quelques jours, c’est la ruée sur la semoule. Les assurances des pouvoirs publics quant au stock de céréales, qui ne sera pas affecté par les changements survenus au niveau mondial, ne semblent pas rassurer le consommateur qui a choisi de s’approvisionner en grandes quantités. Du jour au lendemain, la semoule s’est raréfiée dans certains commerces compte tenu de l’augmentation de la demande.
De peur de voir les approvisionnements de l’Algérie en blé, importateur majeur de ce produit, impactés par la guerre en Ukraine, les citoyens ont acheté de grandes quantités de ce produit de base. Il est quasiment introuvable au niveau des commerces et supérettes, et ce n’est pas la production qui manque.
C’est d’ailleurs ce qu’a tenu à affirmer le secrétaire général de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) Hazab Benchohra qui, dans sa déclaration au Jeune Indépendant, nie catégoriquement une pénurie de semoule, signalant toutefois la rareté de ce produit dans les wilayas de Mila, Sétif, Constantine et Jijel.
«Il n’y a pas de pénurie de semoule. On a constaté une augmentation de la demande sur ce produit. Le motif évoqué par les consommateurs c’est la guerre en Ukraine et ses conséquences sur l’approvisionnement de l’Algérie», a-t-il précisé, signalant la disponibilité des stocks.
Selon lui, c’est le consommateur qui a créé cette tension sur ce produit de base, en se ruant sur les commerces afin de faire face à un éventuel manque de ce produit très consommé par les ménages. C’est dans ce sens que le SG de l’UGCAA a appelé les consommateurs à changer de comportement, rassurant sur la disponibilité de ce produit de base. Il a également signalé que cette ruée a perturbé la chaîne d’approvisionnement, soulignant que les rumeurs quant à une éventuelle pénurie de semoule ont été alimentées par les réseaux sociaux.
S’agissant des pratiques de certains commerçants, qui profitent de cette situation en augmentant les prix de la semoule, compte tenu de la grande demande, il a affirmé que ces pratiques sont injustifiées et qu’«on ne peut qualifier ces personnes de commerçants».
Il convient de rappeler que le ministre de l’Agriculture et du Développement rural avait rassuré, la semaine passée, les citoyens sur la disponibilité des céréales en quantités suffisantes, à même de répondre à la demande.
Lors de sa visite de travail et d’inspection dans la wilaya de Souk Ahras, Mohamed Abdelhafid Henni, avait affirmé que l’Algérie «dispose d’un stock de céréales suffisant jusqu’à la fin de l’année en cours et ne sera pas affectée par les changements survenus au niveau mondial». Soulignant les fortes pressions au niveau du marché mondial sur cette matière, il avait indiqué que «l’Algérie a pris toutes les mesures pour assurer la couverture du marché national et répondre aux besoins des citoyens en céréales».
D’aucuns estiment que cette situation, caractérisée par les perturbations et incertitudes sur les approvisionnements des pays en blé, en raison du conflit armé entre la Russie et l’Ukraine, principaux fournisseurs de l’Algérie en blé, devrait pousser les autorités à poser réellement la question de la sécurité alimentaire.