-- -- -- / -- -- --


Nationale

Tension dans l’éducation nationale : Saâdaoui face aux syndicats

Tension dans l’éducation nationale : Saâdaoui face aux syndicats
Une série de rencontres avec les syndicats. 

Dans un effort visant à désamorcer la crise qui secoue le secteur de l’éducation, le ministre de l’Éducation nationale, Mohamed Seghir Saâdaoui, a initié une série de rencontres avec les syndicats représentatifs des travailleurs du secteur.

Ces consultations, qui ont débuté dimanche, s’inscrivent dans le cadre d’un dialogue social visant à examiner les revendications professionnelles et sociales des acteurs du secteur, notamment en ce qui concerne le statut particulier et le régime indemnitaire.

Sous la supervision directe du ministre, une commission d’écoute a entamé ses travaux en recevant cinq syndicats afin d’étudier leurs préoccupations et propositions. Cette initiative reflète une volonté d’apporter des réponses concrètes aux tensions nées des réformes en cours.

Les syndicats ont soumis une série de recommandations portant sur divers aspects du métier d’enseignant et des autres fonctions éducatives. Parmi les revendications phares, il faut noter celle du syndicat national autonome des assistants et superviseurs de l’éducation qui insiste sur la valorisation de l’expérience professionnelle et des diplômes, la clarification des missions, ainsi que l’absence de plafonnement de la carrière. Il réclame également l’intégration du grade de superviseur éducatif dans la catégorie 12, une réduction de l’âge de la retraite, et une augmentation des indemnités à hauteur de 30%.

Le syndicat national autonome des conseillers en éducation milite, de son côté, pour l’intégration de tous les conseillers éducatifs issus du corps de la supervision dans le nouveau grade de « Surveillant général de collège », tout en réduisant l’ancienneté requise pour cette intégration de sept à trois ans. Il demande également la création du poste d’inspecteur des services pédagogiques, accessible aux conseillers principaux et aux titulaires d’un doctorat.

Pour sa part, le syndicat national autonome des surveillants généraux des lycées plaide pour l’intégration de leur corps dans l’administration scolaire, en restreignant l’accès au poste de proviseur de lycée aux seuls surveillants généraux et en ouvrant la possibilité d’évoluer vers des postes de direction ou d’inspection. Le syndicat demande aussi l’introduction de nouvelles primes spécifiques au poste de surveillant général, notamment une prime de gestion pédagogique et de responsabilité.

Le syndicat autonome des conseillers d’orientation et de l’orientation scolaire et professionnelle réclame la suppression du grade en voie de disparition (catégorie 12), l’intégration des conseillers d’orientation au grade de conseiller analyste, ainsi que l’accès à des grades supérieurs pour les plus expérimentés. Il demande également l’intégration directe des inspecteurs de l’orientation scolaire au grade d’inspecteur de l’enseignement moyen, et l’instauration d’un nouveau grade d’inspecteur national de l’éducation en orientation et conseil scolaire.

 

Les enseignants du cycle moyen exigent des réformes concrètes

Le syndicat national autonome des enseignants du cycle moyen a activement participé aux consultations en formulant une série de propositions destinées à améliorer les conditions de travail des enseignants et renforcer la reconnaissance de leur métier. L’une de ses principales revendications concerne l’intégration des enseignants du cycle moyen, y compris les enseignants principaux et formateurs comptant moins de quatre ans d’ancienneté, dans les nouveaux grades supérieurs récemment instaurés.

Dans un souci d’équité et de cohérence, le syndicat insiste également sur la nécessité d’harmoniser le classement et la formation entre les trois cycles d’enseignement. Il plaide en outre pour une réduction du volume horaire hebdomadaire des enseignants du cycle moyen, estimant que cette mesure contribuera à alléger leur charge de travail et améliorer la qualité de l’enseignement.

Sur le plan financier, il réclame une augmentation des primes et indemnités, accompagnée de la création de nouvelles allocations, notamment une prime de risque et une prime de déplacement, afin de mieux prendre en compte les contraintes et les défis auxquels sont confrontés les enseignants. Enfin, le syndicat demande une clarification des conditions d’accès à la retraite anticipée ainsi que des modalités d’aménagement de postes adaptés, offrant ainsi des solutions aux enseignants en fin de carrière ou en situation de difficulté professionnelle.

Malgré l’ouverture de ces discussions, la situation demeure tendue. La coalition syndicale de l’éducation nationale, composée de quatre syndicats, le Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapeste), le Syndicat national autonome des professeurs de l’enseignement secondaire et technique (Snapest), le Conseil des lycées d’Algérie (CLA) et l’Organisation des enseignants du moyen, a annoncé un mouvement de grève cyclique de deux jours par semaine, à compter du 11 et 12 février.

Ainsi, la coalition syndicale réclame la révision de ce nouveau statut notamment pour ce qui est de ses aspects liés aux « catégories, missions, fautes professionnelles, sanctions, promotion… » Tout comme il est question de la « révision du régime indemnitaire pour porter à la hausse les primes et indemnités et créer de nouvelles primes ».

De plus, les quatre syndicats mettent l’accent sur « la nécessité de mettre en application les instructions du président de la République relatives à la préparation d’un statut particulier pour l’enseignant ». Ils exigent également l’application du nouveau statut et régime indemnitaire « avec effet rétroactif à partir de janvier 2024 en application de la décision du Président prise lors du conseil des ministres du 24 décembre 2023 ».

Cette mobilisation traduit le mécontentement persistant des enseignants et des travailleurs du secteur, qui jugent insuffisantes les avancées obtenues jusqu’à présent. Le ministère de l’éducation parviendra-t-il à désamorcer cette crise et à satisfaire les revendications des syndicats ? L’issue des prochaines négociations sera déterminante pour l’avenir du secteur et la stabilité des établissements scolaires.

Allez à la page entière pour voir et envoyer le formulaire.

Email
Mot de passe
Prénom
Nom
Email
Mot de passe
Réinitialisez
Email