Téhéran et Moscou sur le point de créer un concurrent au Canal de Suez
Le projet de corridor de transport international « Nord-Sud », long de 7.200 km, qui doit relier l’Europe du Nord à l’Inde et aux pays du Golfe, se trouvera au centre du sommet irano-russo-azerbaïdjanais du lundi 8 août.
Une rencontre tripartite entre le président russe Vladimir Poutine et ses homologues azerbaïdjanais et iranien, Ilham Aliev et Hassan Rohani, aura lieu lundi 8 août à Bakou, la capitale de l’Azerbaïdjan.
« Le projet de corridor de transport international « Nord-Sud » est appelé à réunir les meilleures conditions pour le transit des marchandises depuis l’Inde, l’Iran et les pays du Golfe vers l’Azerbaïdjan, la Russie et plus loin vers le Nord et l’Ouest de l’Europe », a déclaré le chef de l’Etat russe Vladimir Poutine devant les journalistes azerbaïdjanais à la veille de sa visite dans leur capitale.
L’Iran et la Russie, ainsi que l’Azerbaïdjan dépendent en grande partie des recettes provenant de la vente du pétrole qui ont chuté sur fond de brusque baisse des prix du brut. Le nouvel itinéraire de transit offre à ces pays une alternative unique en son genre pour diversifier leurs économies.
Par ailleurs, ce canal de transport aidera les pays riverains de la mer Caspienne à devenir moins dépendants des marchés traditionnels en Occident où la demande devient de plus en plus faible ces derniers temps et ce, au profit des marchés émergents en Asie, en Afrique et en Amérique latine.
Il s’agit en fait de non seulement créer des corridors de transport vers l’Inde, le Pakistan et l’Irak, mais aussi et surtout de former l’espace eurasiatique de transport nord-sud. En ce qui concerne l’avantage économique de la voie « Nord-Sud », on peut dire que l’envoi d’un conteneur de 40 pieds de Francfort-sur-le-Main en Asie du Sud par le canal de Suez revient aujourd’hui à 5.670 dollars.
Son transport par le corridor de transport international « Nord-Sud » coûte, dès aujourd’hui, 2.000 dollars de moins et il est de 15 à 20 jours plus rapide. Par ailleurs, des plans de création d’un consortium international pour la construction d’une voie ferrée Iran-Azerbaïdjan-Russie et d’exploitation de cet itinéraire sont en étude dans la capitale russe.
Mais il est d’ores et déjà clair que la reprise de la circulation ferroviaire avec l’Iran et du transit « Europe-sous-continent d’Asie du Sud », permettra à la Russie d’assurer non seulement le développement de l’économie et de l’infrastructure du District fédéral du Sud, mais aussi la promotion des technologies, des équipements et des innovations russes dans le domaine du transport ferroviaire.