Tebboune en Russie pour une visite de trois jours : L’axe Alger-Moscou se renforce
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, s’est rendu, ce mardi après-midi, en Russie dans le cadre d’une visite d’Etat de trois jours à l’invitation de son homologue russe Vladimir Poutine. Cette visite permettra de renforcer davantage les relations « historiques et stratégiques » unissant les deux pays depuis plus de soixante ans.
Les présidents Tebboune et Poutine devraient examiner, durant leurs entretiens, la coopération bilatérale ainsi que l’accord de partenariat «stratégique approfondi», censé poser de nouveaux jalons dans la coopération politique entre Alger et Moscou. Ce nouvel accord est le prolongement de celui signé entre les deux pays en 2001.
Le Président Tebboune, qui devrait co-présider avec le Président Poutine l’ouverture de la réunion du « grand comité mixte algéro-russe», est accompagné pour sa visite d’Etat d’une importante délégation ministérielle composée des ministres de l’Agriculture, de la Justice, de la Culture et de la Communication, ainsi que de responsables des entreprises publiques et d’hommes d’affaires.
Lors de ce déplacement, le président de la République participera aux travaux du Forum économique international à Saint-Pétersbourg qui se tiendra du 14 au 17 juin, a précisé un communiqué de la Présidence. L’événement économique rassemblera plus de 1700 participants dont des patrons d’entreprises internationales issus de 33 pays. Des opérateurs algériens notamment du secteur de l’industrie pharmaceutique seront en force lors de ce forum.
Les deux parties procéderont à la signature des mémorandums d’entente notamment et des accords de partenariat dans les domaines économique, scientifique, juridique, de l’industrie pharmaceutique, de la communication, du nucléaire civil et de la culture.
La question énergétique sera également au centre des discussions entre les deux chefs d’Etat compte tenu du fait que l’Algérie ait été sollicitée par les pays européens pour combler les approvisionnements en gaz suite aux sanctions imposées à la Russie par les Etats-Unis et l’Union européenne. Les intérêts économiques de chaque pays ne devraient pas constituer une pomme de discorde entre Alger et Moscou dans la situation actuelle, bien au contraire les deux capitales ont des positions convergentes au sein de l’OPEP+.
Les échanges commerciaux entre les deux pays avoisinent les trois milliards de dollars et se basent en grande partie sur les constructions mécaniques, la métallurgie et l’agroalimentaire.
Les relations algéro-russes connaissent ces dernières années une intensité, une dynamique et un haut degré de concertation. Alger et Moscou, qui entretiennent des relations privilégiées de longues dates, perpétuent un dialogue actif, notamment sur les questions internationales et régionales.
S’agissant du volet international, la visite du Président Tebounne à Moscou, qui intervient dans un contexte de tensions sur la scène international, entre la Russie d’un côté et les occidentaux conduits par les Etats Unis de l’autre, permettra aux deux dirigeants de discuter des problèmes régionaux et internationaux, notamment la situation au Sahel et en Libye.
Un autre dossier lourd qui pourrait être examiné par les deux Présidents est celui de la crise en Ukraine, qui a eu des effets négatifs sur la chaîne d’approvisionnement en céréales dans le monde, affectant, au demeurant, les besoins alimentaires de nombreux pays africains. Il est à noter que l’Algérie est à la tête du « Groupe de contact arabe » de la Ligue arabe, chargé de la médiation entre la Russie et l’Ukraine. Ce groupe avait effectué une visite en début d’avril à Moscou et à Varsovie.
Au lendemain du déclenchement de la guerre entre la Russie et l’Ukraine en février 2022, l’Algérie a observé une position de neutralité, plaidant pour un règlement pacifique de la crise conformément à sa doctrine diplomatique.
Il est à rappeler que les officiels russes ont souligné, à maintes reprises, l’appui de Moscou à la demande algérienne de rejoindre les «BRICS», affirmant que l’Algérie était pour la Fédération de Russie «un partenaire fiable et très important au niveau du continent africain.