Tchikota critique de Belmadi !

Il s’appelle Mhammed Trari, alias Mhammed Tchikota. C’est un regretté grand frère de Soustara, un digne enfant de la Casbah. Un physicien de formation et de métier, un Algérois de grande culture et de grand cœur, et avant tout un joueur de football amateur et, élément singulier à souligner, un connaisseur encyclopédique des choses du ballon rond en Algérie et dans le reste du monde.
Ce professeur de physique, un temps inspecteur général de l’enseignement de cette discipline dans les lycées d’Alger, a fait le voyage final vers les cieux à l’orée de l’été 2020.
Ce mélomane, pour lequel l’alchimie musicale n’avait pas de secrets, était aussi un critique de football rigoureux et implacable, toujours à jour de ses connaissances au sujet des diverses compétitions internationales et des carrières des joueurs et des entraineurs du pays et d’ailleurs.
Je l’imagine encore de ce monde, et après avoir vu le dernier match de l’Algérie contre le Burkina Faso au stade Mustapha Tchaker de Blida, livrer son analyse de la confrontation et son pronostic au sujet des chances des Verts de se qualifier pour la prochaine Coupe du Monde au Qatar. Je le vois exprimer d’abord son soulagement, et dire que l’Algérie a finalement vaincu, à la Pyrrhus, une bien méritante équipe burkinabée. Qu’il s’en est fallu de peu pour que le travail effectué en trois ans par l’entraineur emblématique Djamel Belmadi, soit ruiné en trois minutes de jeu fatidiques pour les Fennecs face à de coriaces Etalons ! Et qu’enfin rien n’est absolument acquis. Rien n’est définitivement gagné car le plus dur reste encore à faire contre le dernier adversaire, à savoir une nation de football bien mieux positionnée dans le classement FIFA que le Burkina Faso qui est à la 62ème place !
Adepte du jeu en blocs solidaires et d’une équipe qui doit assurer une défense combinant marquage strict et défense de zone à onze, il aurait notamment souligné que l’arrière-garde constitue un vrai souci pour le staff technique. Précisant que l’actuelle sélection nationale ne possède pas de patron incontestable du type Madjid Bouguerra. Je l’aurai également entendu dire, sarcastique en diable, qu’Aissa Mandi, censé être la vigie et la tour de contrôle face au gardien de but Raïs Mbolhi, est hors coup depuis un certain temps. Et qu’il n’est plus titulaire dans son club espagnol. Bref, qu’il n’est plus au haut niveau.
Et d’ajouter que le problème de la défense est tel qu’on a vu mardi dernier à Tchaker, en position de défenseurs en première et en seconde lignes, les deux joueurs sur les ailes de l’attaque, Youcef Bellaili et Riad Mahrez. Ce qui n’a pas empêché le premier de faire les deux passes décisives, et le second d’ouvrir le score, permettant ainsi à l’Algérie de faire match nul et de se qualifier pour la dernière rencontre qualificative pour le Mondial au Qatar.
Mhammed Tchikota, qui aurait pu être l’Eugène Saccomano de la presse sportive algérienne, aurait indiqué en outre que le coach national Djamel Belmadi doit trouver donc des solutions avant le match qualificatif pour Doha. Il doit d’autant plus le faire que l’Algérie sera confrontée à une grande nation du football africain qui pourrait être le Cameroun ou l’Egypte par exemple. En premier lieu, bien évidemment, sécuriser la défense, fébrile à souhait à Tchaker. Un dernier rempart qui ne joue pas en bloc, qui a tendance à reculer, qui ne va pas au marquage et qui accepte de subir. Il devrait également faire sen sorte à desserrer l’étau infernal autour de Mahrez.
Comme on l’a remarqué contre les Burkinabés qui étaient souvent à trois ou quatre contre lui, ne lui laissant que des mouchoirs de poche comme espaces de mouvement, et le pressant jusqu’à le dégoûter du ballon !
Mhammed Tchikota aurait même ajouté un troisième problème à gérer, et qui est d’ordre psychologique : apprendre à l’équipe à mieux être dans les têtes en même temps que d’avoir du souffle durant 90 minutes lors des matchs à enjeux décisifs. Précisément, de s’évertuer à mieux gérer les phases de match, les moments bien et les moments moins bien, surtout les temps faibles.
Ce n’est qu’à ce prix, aurait-il conclu, que l’on retrouvera une EN de nouveau conquérante, qui ne sera pas habitée par le doute. Et qui ira à la CAN au Cameroun et, Inchallah à Doha, avec des atouts majeurs dans tous les compartiments de jeu, dans les jambes et dans les têtes.
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