Tadej Pogacar : «Un triplé Giro-Tour-Vuelta ? Peut-être que dans le futur…»
Tadej Pogacar veut tout rafler. Interrogé dans les colonnes de La Gazzetta Sport, le Slovène, qui a réalisé le doublé Giro-Tour de France cette saison, espère maintenant triompher lors de la course en ligne des Mondiaux 2024, qui auront lieu le 29 septembre à Zurich, en Suisse. Mais pas que, puisqu’il dévoile également ses objectifs sur le long terme. Avec ambition.
C’est une anomalie qu’il compte corriger. Vainqueur à trois reprises du Tour de France (2020, 2021, 2024) et du Tour d’Italie (2024), Tadej Pogacar (UAE-Emirates) n’a jamais remporté des Mondiaux. Pas même dans les catégories jeunes. Le Slovène n’a jamais eu l’honneur de porter le maillot arc-en-ciel. L’inverse marche aussi, d’ailleurs. « C’est vrai qu’il manque (à son palmarès, ndlr), a reconnu « Pogi » ce mardi dans les colonnes de La Gazzetta dello Sport. Cette fois, c’est peut-être la bonne. Et plus généralement, la Slovénie n’a jamais brillé. Ce n’est pas un secret. »
Pour lui et son pays, l’objectif est donc simple : « Remporter la médaille d’or ». Ce qu’il n’a pas pu faire lors des derniers Jeux Olympiques de Paris, puisqu’il n’y a pas participé. Alors, des regrets ? « Non, aucun », rétorque-t-il. Et concernant sa décision de ne pas s’aligner sur la Vuelta pour y tenter un triplé historique ? « Peut-être… J’aurais pu, c’est vrai, avoue-t-il. Mais nous avons pris une bonne décision, j’étais vraiment fatigué après le Tour de France. J’ai pu me reposer, ça m’a rendu vraiment heureux. Cela n’était jamais arrivé dans ma vie ! J’ai pu vivre un vrai été. »
Relancé sur la question de tenter le triptyque Giro-Tour-Vuelta sur une même saison, Pogacar ne répond pas non. Mais « pas pour l’instant » et dans un futur « à long terme ». « Je suis encore jeune et je ne veux pas me gâcher avec trois grandes courses aussi rapprochées. Il y a beaucoup de jours de courses, et si tu veux faire le triplé, il y a beaucoup de pression », confie le Slovène, qui ne se refuse rien pour l’avenir. Comme remporter toutes les courses au calendrier. Au moins celles du World Tour.
« Ce serait beau, un grand rêve. Et si cela n’arrive pas, ce n’est pas un problème (…) Dès 2025 ? Difficile, mais pas impossible. Je laisse toutes les portes ouvertes pour la saison prochaine, on verra ce qu’en pense mon équipe et on fixera le calendrier. Revenir au Giro en tant que champion en titre ? Pourquoi pas, mais on est encore en 2024 « , assure le coureur originaire de Komenda, pas contre l’idée de remporter Milan-Sanremo à l’avenir. Paris-Roubaix ? Il compte « bien essayer un jour aussi », « sans aucun doute ». « Mais il faut de la force et de la chance. Je n’ai jamais été au départ, donc je me base sur des ‘on-dit’. Un super duel contre Remco Evenepoel sur une grande course d’un jour ? C’est vrai que ce n’est pas encore arrivé… Peut-être qu’il est encore meilleur dans cette spécialité. Pour l’instant. Mais je peux renverser cette situation cette année. »
Ambitieux, insatiable, « Pogi » ne se fixe aucune limite. Pas même celle de devenir, un jour, le meilleur coureur de tous les temps. « Disons que je suis sur la voie, mais je dois continuer à faire ce que j’ai fait ces dernières années. Pour être le meilleur, je dois exceller dans chaque aspect par rapport à mes rivaux (…) Ce serait extraordinaire d’y arriver, mais je n’y pense pas trop. Et si je n’y parviens pas, patience. Je pense simplement à m’amuser le plus possible à chaque course et dans le cyclisme en général », conclut-il. Avec un dernier mot sur son surnom : « Le Cannibale ou Le Cannibale 2.0 ? Je n’aime pas. « Pogi », ça suffit. Et je ne mange pas d’êtres humains (sourires) ! Je ne veux pas être le ‘nouveau’ quelque chose. Mais simplement être la meilleure version de moi-même sans penser aux autres. »