Suspension des cours : Nécessité de rattraper le retard pédagogique
Rattraper le retard pédagogique accumulé suite à la suspension des cours après la propagation à grande échelle de la Covid-19 dans le milieu scolaire, est au centre des préoccupations des pédagogues et des représentants de syndicats du secteur de l’éducation.
La priorité est accordée au rattrapage des cours, selon les spécialistes, qui ont proposé, entre autres, de mettre à profit la première semaine des vacances de printemps pour rattraper ce retard, ou également la fusion des deux semestres restants comme solution pour le parachèvement du programme scolaire.
Le président de la commission de l’éducation, de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et des affaires religieuses à l’Assemblée populaire nationale, Abdelkrim Ayed, a estimé que la suspension des cours était une « bonne décision » après la propagation de l’épidémie de la Covid-19 dans les écoles, proposant de mettre à profit la première semaine des vacances de printemps et les samedis pour rattraper le retard accumulé.
Le député a également proposé d’ajouter des heures supplémentaires pour que les programmes des classes d’examen (Baccalauréat et BEM) puissent être parachevés.
Pour sa part, le pédagogue Ahmed Tessa, a insisté pour que toutes les mesures nécessaires sur le plan pédagogique mais aussi matériel soient prises pour assurer le parachèvement des programmes et la réussite de l’année scolaire.
Pour l’expert, l’année scolaire « ne sera pas impactée » par cette suspension, notamment après l’allègement des cours et l’adaptation du programme dans le cadre des plans exceptionnels élaborés par le ministère de l’Education nationale du fait de la pandémie.
De son côté, le chargé de la communication au Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (CNAPESTE), Messaoud Boudiba, a indiqué que le syndicat propose « l’attribution de prérogatives aux directeurs des établissements éducatifs, en vue de fixer un calendrier pédagogique à l’effet de rattraper les heures de cours perdues, et ce, en coordination avec les enseignants ».
Boudiba a souligné notamment qu’il était possible de convenir de mettre à profit la journée du samedi ou bien réfléchir à mettre à profit la 1ière semaine des vacances de printemps pour rattraper les heures perdues de cours, rappelant que le volume du retard cumulé est estimé, en pratique, à 11 jours sans compter les week-end.
Le secrétaire général du Conseil des lycées d’Algérie (CLA), Zoubir Rouina a quant à lui, proposé « l’annulation des devoirs et des compositions du 2ème trimestre et la mise à profit de la période restante, estimée à plus de deux semaines, pour poursuivre les cours », car l’objectif principal, a-t-il expliqué, consiste en l’acquisition des connaissances par les élèves et non l’organisation des devoirs et des compositions.
Le même responsable a indiqué que son organisation syndicale « ne soutient pas la proposition avancée par certains syndicats relative à la suppression des vacances de printemps, car le retard ne dépasse pas, selon lui, 11 jours ».
Rouina a, en outre, salué la décision « sage » prise par les pouvoirs publics concernant la suspension des cours, en vue de maîtriser la situation sanitaire, insistant sur la nécessaire actualisation du protocole sanitaire et de son strict respect dans les écoles.
Par ailleurs, le Secrétaire général (SG) du Syndicat des inspecteurs de l’Education nationale (SIEN), Rabie Chalabi, s’est félicité de la décision « judicieuse » prise par les pouvoirs publics pour préserver la santé de tous, proposant l’exploitation de la première semaine des vacances de printemps, en procédant à « une refonte pédagogique afin de préserver les apprentissages fondamentaux ».
Il a également fait savoir que son organisation syndicale insistait sur le maintien des trois trimestres, tout en assurant « l’enseignement des apprentissages devant être acquis ».
Il est à rappeler que, lors de la réunion extraordinaire présidée par le Président Tebboune, il a été décidé la suspension des cours pour dix jours, à titre préventif, dans les trois cycles d’enseignement à compter du 20 janvier 2022.
Le gouvernement a rappelé également à cette occasion la nécessité d’intensifier les opérations de vaccination des fonctionnaires et personnels, notamment au niveau des secteurs de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Formation professionnelle.