Suspension de la Russie du CDH de l'ONU: L'Algérie dit "Non" – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Suspension de la Russie du CDH de l’ONU: L’Algérie dit « Non »

Suspension de la Russie du CDH de l’ONU: L’Algérie dit « Non »

L’Algérie s’est opposé à la suspension de la Russie du Conseil des droits de l’homme (CDH) ce jeudi à l’issue d’un vote de l’Assemblée générale des Nations-Unies. Composée de 193 membres, l’AG de l’ONU a voté par 93 pour, 24 contre et 58 abstentions.

« Le texte devait obtenir une majorité des deux-tiers (sans tenir compte des abstentions) pour être adopté », a précisé l’ONU dans un communiqué.

Dans une allocution prononcée devant l’Assemblée Générale, le représentant permanent de l’Algérie auprès des Nations Unies, l’ambassadeur Nadir Larbaoui a réitéré l’attachement permanent de l’Algérie aux règles et principes fondamentaux du droit international humanitaire et des différentes lois et chartes internationales relatives à la protection et à la promotion des droits de l’Homme dont la Déclaration universelle des violations avérées des engagements internationaux en la matière.

«En dépit de la cruauté des images relayées sur certaines villes ukrainiennes qui doivent être condamnées dans les termes les plus vifs et les crimes présumés qui en découlent d’une extrême gravité, il est plus qu’impératif de permettre aux mécanismes onusiens compétents d’enquêter sur ces faits sur le terrain de manière neutre et impartial afin de rendre justice à toutes les victimes», a-t-il soutenu.

«Permettre aux mécanismes onusiens compétents de s’acquitter pleinement de leur mission et rôle conformément aux règles du Droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, loin de toute ingérence ou préjugé, constitue pour l’Algérie une condition sine qua non en vue de prouver les faits concernant toute violation grave et systématique des droits de l’Homme», souligne le diplomate algérien.

A ce propos, le représentant permanent a réitéré les appels de l’Algérie au respect des principes universels, objectifs et non-sélectifs, étant une pierre angulaire dans l’action du Conseil des droits de l’Homme qui doit être à l’abri de tout tiraillement politique susceptible d’influer sur le rôle et les missions de cette instance onusienne centrale et son traitement impartial des questions liées aux droits de l’Homme, de façon à renforcer davantage les voies de dialogue et de coopération ».

«La délégation de mon pays estime que les efforts internationaux multilatéraux requièrent le renforcement du dialogue et de la coopération, sans exclusion aucune, malgré la divergence des positions», souligne M. Larbaoui, affirmant que la suspension de la qualité de membre d’un pays élu par la communauté internationale, par une quelconque instance onusienne, n’est pas à même de renforcer l’esprit de travail et de coopération multilatérale.

Dans ce sens, l’ambassadeur Laraboui a réitéré le soutien de l’Algérie aux négociations directes entre la Russie et l’Ukraine en vue de cesser les opérations militaires et de prendre en charge la crise humanitaire, tout en appelant à l’intensification des efforts diplomatiques internationaux visant le règlement de cette crise de manière à empêcher l’effondrement progressif des normes diplomatiques et à parvenir à une solution politique garantissant la souveraineté et l’intégrité territoriale des pays.

«C’est avec une bonne foi que mon pays a adhéré aux bons offices, initiés dans le cadre du Groupe arabe de contact qui s’est réuni récemment avec les parties concernées», a-t-il soutenu, appelant la communauté internationale à renoncer à toute action susceptible d’entraver les négociations en cours et de faire  prolonger la crise dont les conséquences seront désastreuses pour tous les pays du monde.

C’est la deuxième fois de l’histoire qu’un pays est suspendu du CDH de l’ONU. La première fois c’était en 2011 avec l’éviction de la Libye qui était confrontée à des violences politiques.

Parmi les pays qui ont voté non figurent l’Algérie, mais aussi la Chine, la Syrie, Cuba, l’Iran et le Vietnam. Le représentant de la Chine à l’ONU a estimé que cette résolution « créait un dangereux précédent » qui nuirait à la « gouvernance future de l’ONU » tandis que l’Arabie Saoudite qui s’est abstenue a estimé que cette suspension constituait une escalade dans la tension et menacerait l’équilibre des relations internationales ».

L’Inde et l’Indonésie se sont abstenues. De nombreux pays d’Afrique, d’Amérique Latine comme le Brésil et les monarchies Golfe ont préféré s’abstenir.

Le Qatar, Oman, Bahreïn, le Koweït et l’Arabie saoudite se sont abstenus et les Emirats arabes unis ont voté pour l’exclusion de la Russie du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. En Afrique, la Tunisie, l’Egypte, le Soudan, le Sénégal, l’Angola, Ghana, Gambie, Niger, Nigéria se sont abstenus alors le Maroc n’a pas voté.

Le 1er mars, l’Algérie s’est abstenue lors du vote d’une résolution de l’ONU condamnant l’intervention russe en Ukraine, et appelé au dialogue pour résoudre la crise russo-ukrainienne. Lundi, le ministre algérien des Affaires étrangères Ramtane Lamamra a rencontré son homologue russe à Moscou dans le cadre du Groupe de contact arabe chargé du conflit en Ukraine. Il a également rencontré son homologue ukrainien à Varsovie.

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