Suède-Algérie: Difficile mais tellement utile

L’adage ne dit-il pas que « nécessité fait loi » ? Belmadi, qui l’a vérifié à ses dépens lors d’un très instructif test malien au cours duquel ses joueurs se sont plantés en ne trouvant que très rarement les solutions pour prendre à leur compte le jeu, a finalement fait ce qu’il avait sous la main.
Confronté à plusieurs incertitudes majeures, dans tous les compartiments de jeu, il s’est résolu à faire contre mauvaise fortune bon cœur. Après quoi, et sûr de ses choix, il aura le courage d’assumer, comme à son habitude, en invoquant des raisons indépendantes de sa volonté vu le contexte.
Chasser les démons du Mondial et d’un raté qui fait toujours mal. C’est ce à quoi se sont attelés Belmadi et son staff dans des circonstances tout sauf propices à sortir les performances que demande (exige désormais) un public habitué à voir ses favoris dominateurs.
Et dans cette sortie face à des « Aigles » du Mali coriaces, solidaires tactiquement, solides en défense, impériaux dans l’entrejeu (un secteur où ils feront la différence durant une grande partie de la rencontre) et maniant bien le ballon (des joueurs très habiles techniquement et qui n’évoluent pas par hasard dans de grosses cylindrées européennes, ce qui n’est pas rien), Mahrez et ses camarades ont rarement été à leur avantage. Ils ont, comme lors de l’explication de Tchaker, en juin 2021, au meilleur de leur forme pourtant, énormément souffert devant le même vis-à-vis en étalant à l’occasion bien des lacunes des « Verts ».
Accrochés devant leur public d’Oran, les « Fennecs », la tête peut-être au Qatar (plus que sûrement même, la déception, lourde à porter se lisant sur les visages au moment où d’autres rejoignaient leurs camps de base à Doha, et apportaient les ultimes touches à leur préparation au prestigieux tournoi planétaire), ont paru quelque peu perdus. Comme un ressort qui s’est cassé.
Et quand le capitaine Mahrez (comme par hasard, le buteur de la toute dernière confrontation entre deux sélections qui ont appris à se connaître, pour ne pas dire se connaissent maintenant sur le bout des doigts) transformait un penalty valable juste avant la pause citrons, on aura cru à un gage pour une confiance retrouvée.
Peine perdue, le retour des vestiaires nous offrant, malgré l’entrée en jeu des habituels titulaires, une Equipe d’Algérie la tête vraiment ailleurs. En mal d’assurance. Au jeu décousu et mal en place. Sans automatismes. Qui s’expliquent. Qu’explique Belmadi et assume, en invoquant des paramètres tenant la route. Entre les nombreuses défections pour blessures et cette instruction de la Fifa permettant aux clubs de refuser de laisser partir leurs joueurs non concernés par la Coupe du monde, cela fera beaucoup pour un coach qui a encore du mal, à l’instar de ses joueurs, d’oublier leur dramatique élimination justement de cette joute universelle.
Du bon par moments, du moins bon, voire du franchement mauvais (ce qu’il reconnaît sans détours) dans l’ensemble et une nouvelle dynamique de série victorieuse qui s’arrête alors que l’opinion se mettait déjà à rêver d’un nouveau départ avec les cinq succès consécutifs alignés sur le chemin de la rédemption. Qui s’avère difficile.
Pour dire combien la tâche de Belmadi et son groupe a ceci de particulier qu’elle intervient au plus mauvais moment, le Mondial s’ouvrant demain, venant rappeler l’énorme frustration ressentie par tout un chacun au sortir du hold-up du printemps dernier face au Cameroun. Ce soir, dans la froide Suède, les « Fennecs » auront une occasion de prouver, devant un client de haut niveau (il vient à peine de disposer d’un mondialiste pas tombé de la dernière pluie, en l’occurrence le Mexique, 2-1), qu’ils n’ont pas perdu de leur brillance. Bien des choses encore à prouver.
En montrant un visage autrement plus séduisant que celui présenté face au Mali. Ce sera dur, très dur même dans un examen qui ne peut être que très utile dans cette phase de reconstruction qui passe par une nécessaire « guérison », si l’on peut dire, sur le plan psychologique. Un mach qui mérite le détour.
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