Stress hydrique : L’utilisation des eaux usées traitées comme alternative – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Stress hydrique : L’utilisation des eaux usées traitées comme alternative

Stress hydrique : L’utilisation des eaux usées traitées comme alternative

Le stress hydrique que connaît l’Algérie, à l’instar des autres pays du Bassin méditerranéen, incite à une utilisation efficace de l’eau et à rechercher d’autres solutions pour éviter une véritable crise dans le futur.

Les dernières précipitations du mois de mars n’ont pas pu sauver la situation tant les barrages sont toujours en situation précaire. Pour faire face à ce problème, des solutions alternatives s’imposent dont la réutilisation des eaux usées traitées, notamment lorsqu’il s’agit de satisfaire des usages qui ne nécessitent pas d’eau potable.

Cette ressource précieuse nécessite d’être valorisée, au moment où le secteur, notamment celui de l’agriculture, connaît un déficit en eau quasi permanent. La pratique est d’ailleurs en plein essor partout dans le monde, mais qu’en est-il de l’Algérie ? Pour l’agro-écologue, Fattoum Lakhdari, l’Algérie devrait tirer profit des eaux recyclées pour atténuer la crise de l’eau actuelle. 

Contactée par le Jeune Indépendant, Mme Lakhdari a affirmé qu’il est nécessaire de traiter les eaux usées et de favoriser leur réutilisation afin de préserver la santé publique et la ressource en eau. « Le recyclage des eaux usées traitées est un créneau important et un défi à relever par l’Algérie. C’est l’une des alternatives appropriées pour faire face au stress hydrique, qui se manifeste ces dernières années par une raréfaction de la pluviométrie », a-t-elle recommandé.

Mme Lakhdari a regretté le fait que des milliers de mètres cubes d’eaux usées partent dans l’environnement sans être utilisés. « Les volumes croissants d’eaux usées, dus aux nouveaux modes de production et de consommation des Algériens, peuvent présenter un véritable danger pour la santé de la population mais aussi pour l’environnement », a-t-elle indiqué. 

L’agro-écologue a insisté sur l’importance de développer des ressources en eau alternatives (non conventionnelles). Parmi ces dernières, elle site le recyclage des eaux traitées qui, selon elle, est une nécessité stratégique qu’il faut encourager, promouvoir et accompagner par des mesures concrètes, notamment à travers un encadrement juridique rigoureux, compte tenu du risque sanitaire qu’il ne faut pas négliger, ainsi qu’à travers des mesures incitatives et un programme de vulgarisation et de sensibilisation.

Concernant ce dernier point, Fattoum Lakhdari mise sur la sensibilisation des agriculteurs qui, jusqu’à présent, évitent d’utiliser ces eaux traitées par crainte. « En plus des eaux des barrages et de la technique du dessalement d’eau de mer, qui génère plus d’un milliard de mètres cubes d’eau potable par an, l’Algérie doit recourir à d’autres méthodes de mobilisation de cette denrée précieuse telle l’utilisation des eaux recyclées ».

Cependant, l’ancienne directrice du Centre scientifique et technique sur les régions arides de Biskra a tenu à relever que les eaux épurées qui sortent des stations peuvent contenir des impuretés toxiques qu’il convient d’éliminer grâce à un traitement de finition avant utilisation. C’est pourquoi Mme Lakhdari a plaidé pour l’encouragement des scientifiques à faire des recherches pour affiner davantage les techniques d’épuration et arriver à avoir une eau qui soit comme à son état naturel.

Il convient de noter qu’en Algérie, près de 100 millions de mètres cubes d’eaux usées sont traités chaque année par les stations d’épuration relevant de la Société des eaux et de l’assainissement d’Alger (SEAAL). Celles-ci peuvent être utilisées pour satisfaire de nombreux usages : agricoles, industriels ou encore environnementaux. 

Il convient de souligner que le traitement des eaux usées vise à dépolluer l’eau avant sa réutilisation pour l’irrigation des jardins et des champs agricoles ou pour la reconstitution des nappes phréatiques. Ce processus contribue de manière significative à la préservation des ressources naturelles en eau, à la réduction de leur rareté et du risque de la sécheresse, ainsi qu’à l’atténuation des pressions sur les eaux souterraines et autres ressources d’eau naturelles.

 

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