Stabilité dans la région : Quand Washington s’appuie sur Alger – Le Jeune Indépendant
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Nationale

Stabilité dans la région : Quand Washington s’appuie sur Alger

Stabilité dans la région : Quand Washington s’appuie sur Alger

Le secrétaire d’Etat à la Défense Mark Esper sera ce jeudi à Alger dans le cadre d’une tournée maghrébine entamée en Tunisie et achevée au Maroc. Il s’agit de la première visite en Algérie du numéro un du Pentagone sous l’administration de Donald Trump dans la région. Washington qui regarde le Maghreb en tant que bloc considère, toutefois, que la clef de la stabilité dans la région repose sur l’Algérie, à la fois en raison de son expérience dans la lutte contre l’insécurité et son potentiel militaire et diplomatique.

Esper, aura des entretiens avec le président de la république Abdelmadjid Tebboune ainsi qu’avec les hauts responsables de l’Armée nationale pour « approfondir la coopération avec l’Algérie sur des questions clés de sécurité régionale, comme la menace posée par les groupes extrémistes ». Cette visite est loin d’être anodine. Elle est même extrêmement vitale pour les USA qui cherchent à créer un front antiterroriste en Afrique notamment l’organisation Boko. Et pour cette option les Américains comptent sur l’Algérie. De son côté, l’Algérie qui s’échine à trouver une solution politique consensuelle en Libye a aussi besoin du poids des USA, acteur majeur au sein de l’Otan, dans le règlement de la crise dans ce pays. Mais pour saisir l’ambition américaine, le Pentagone a fixé, en novembre 2019, cinq axes sur la relation algéro-américaine. En premier lieu, l’Algérie est un partenaire stratégique et compétent avec lequel les États-Unis « entretiennent de solides relations en matière de diplomatie, de maintien de l’ordre, d’économie et de sécurité » assurent-ils. De plus, les États-Unis et l’Algérie « collaborent pour atteindre des objectifs communs de sécurité régionale à travers la coopération, notamment des échanges d’expertise et d’expérience, d’exercices militaires, d’enseignement et de formation des militaires». Ce qui signifie en langage clair que l’Algérie est considéré comme un partenaire viable et sur qui compter compte tenu de son poids diplomatique, militaire et économique. De l’avis des Américains, l’Algérie «possède l’une des forces armées les plus puissantes d’Afrique et possède une grande expertise dans les opérations de lutte contre le terrorisme. Son armée dispose de plateformes avancées sur terre, air et mer » qui de plus «joue un rôle constructif dans la promotion de la stabilité régionale» est- il mentionné dans l’un des rapports du Pentagone. Enfin les États-Unis sont l’un des « principaux partenaires commerciaux de l’Algérie», et ce dernier est «l’un des principaux partenaires commerciaux des États-Unis dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord» de quoi sceller une entente durable et stratégique. C’est d’ailleurs le sens qui a été mis en exergue lors de la dernière visite à Alger du général Stephen Townsend, Chef du commandement des Etats Unis pour l’Afrique (AFRICOM). Ce dernier a renoué le dialogue stratégique, mis en sourdine par le président Trump, avec l’Algérie et balisé par la même occasion la venue du chef du Pentagone à Alger.

En tout état de cause, cette visite a un lien particulier avec la menace djihadiste au Sahel ou les groupes armés affiliés à El Qaida sont extrêmement actifs depuis quelques mois. Le général Stephen Townsend a déjà annoncé la couleur. Selon lui les opérations antiterroristes des Européens au Sahel «ne sont ni suffisantes ni assez coordonnées », notant que les groupes armés qui opèrent dans cette région visent davantage l’Europe que les Etats-Unis. Les Etats-Unis qui possède cinq bases militaires au Niger veulent réduire leurs opérations dans la région en cédant ce rôle à l’Algérie qui connait mieux que quiconque le terrain et qui a une forte influence diplomatique que ce soit au Mali, Niger, Libye ou au Sahara Occidental. Quelque 6.000 militaires américains sont actuellement déployés en Afrique, dont 800 en Afrique de l’Ouest où ils soutiennent notamment les opérations « Barkhane » de la France au Sahel, et 500 éléments des forces spéciales en Somalie où ils combattent les éléments de l’organisation des Chhebabs, affilés à Al-Qaïda.

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