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Soudan: poursuites des combats malgré les appels au cessez-le-feu

Soudan: poursuites des combats malgré les appels au cessez-le-feu

Les combats de rue et les bombardements gagnent en intensité à Khartoum en dépit des appels aux cessez-le-feu de la part de la communauté internationale ce mercredi entre les belligérants les troupes du général Abdel Fattah al-Burhane, dirigeant de facto du pays depuis le putsch de 2021, paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR) du général Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemedti », son second pour le coup d’Etat.

Depuis samedi, selon l’ONU, plus de 200 personnes ont été tuées et au moins 1.800 blessées au Soudan où deux généraux s’affrontent pour le contrôle du pouvoir. A pied ou en voiture, sur des routes jonchées de cadavres et de blindés calcinés, des milliers de Soudanais tentaient, ce matin du mercredi 19 avril, de fuir les zones de combats, selon des médias sur place.

Au moins deux hôpitaux de la capitale ont été évacués « alors que roquettes et balles criblaient leurs murs », ont annoncé des médecins qui disent n’avoir plus de poches de sang ni d’équipements pour soigner les blessés.

Lundi soir, l’Union européenne a annoncé que son ambassadeur avait été « agressé dans sa résidence » à Khartoum. Dénonçant « une violation flagrante » de la Convention de Vienne, le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell a rappelé que les autorités soudanaises avaient la responsabilité d’assurer la sécurité des installations diplomatiques et des diplomates présents dans leur pays.

L’ambassadeur de l’UE, l’Irlandais Aidan O’Hara, est « OK », a indiqué Nabila Massrali, porte-parole du service diplomatique de l’UE, précisant que la délégation de l’UE n’avait pas été évacuée. « La sécurité de notre personnel est notre priorité », a-t-elle souligné. Le ministre des Affaires étrangères irlandais, Micheal Martin, a pour sa part déclaré que l’ambassadeur n’était « pas gravement blessé ».

L’ONU a de son côté appelé les deux généraux à « cesser immédiatement les hostilités » car elles pourraient être « dévastatrices pour le pays et toute la région ». Toutefois, l’émissaire des Nations Unies au Soudan, Volker Perthes, s’est dit peu optimiste sur un retour rapide au dialogue alors qu’ « il est difficile d’évaluer dans quel sens l’équilibre évolue ».

Un convoi diplomatique américain a par ailleurs essuyé lundi des tirs, mais personne n’a été blessé, a révélé mardi le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken, évoquant un acte «irresponsable».

«Je suis en mesure de confirmer qu’un convoi diplomatique américain a essuyé des tirs» lundi au Soudan, a déclaré Blinken. «Tous nos personnels sont sains et saufs» mais cet acte est «irresponsable», a-t-il ajouté à l’issue d’une réunion des ministres des Affaires étrangères du G7 au Japon.

Lundi, les contacts diplomatiques ont semblé s’intensifier. En fin de journée, l’Egypte, grand voisin influent, a annoncé avoir discuté de la situation avec l’Arabie saoudite, le Soudan du Sud et Djibouti, trois autres acteurs importants au Soudan, ainsi qu’avec la France.

Le Qatar de son côté s’est entretenu avec le président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat, censé se rendre au plus vite dans le pays, au-dessus duquel plus aucun avion ne vole.

Il était toujours impossible mercredi de savoir quelle force contrôle quoi. Les FSR ont annoncé avoir pris l’aéroport et être entrés dans le palais présidentiel, ce que l’armée a nié. Des images diffusées mercredi par la chaine qatarie Al Jazeera montraient les partisans de Burhane contrôlant l’aéroport.

Quant à la télévision d’Etat, après deux jours de combats à ses abords, elle diffuse désormais des images et des communiqués de l’armée qui assure avoir regagné du terrain en de nombreux endroits.



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