Soudan: Plusieurs ambassades évacuées et un ressortissant étranger tué

Plusieurs pays ont décidé d’évacuer leurs ressortissants coincés au Soudan où des combats acharnés ont repris au lendemain de l’Aid El Fitr entre l’armée soudanaise dirigée par le général Abdel Fattah al-Burhane, depuis le putsch de 2021 et les paramilitaires des Forces de soutien rapide (FSR), du général Mohamed Hamdane Daglo dit »Hamidati », au moment l’Algérie n’a pas pris encore de décision concernant le rapatriement des nationaux dans ce pays ou du personnel de l’ambassade.
Les opérations d’évacuation de ressortissants occidentaux ont commencé le dimanche Samedi 22 avril. Dans la matinée du 23 avril, la France a entamé une « opération d’évacuation rapide » de ses ressortissants et de son personnel diplomatique, a annoncé le ministère des affaires étrangères.
Dimanche après-midi, une centaine de ressortissants français et d’autres nationalités avaient été évacués tandis que
samedi soir, le président américain Joe Biden avait annoncé l’évacuation du personnel diplomatique de l’ambassade des Etats-Unis à Khartoum.
Un ressortissant irakien a été tué samedi à Khartoum victime de tirs entre les deux belligérants, a annoncé le ministère des affaires étrangères à Baghdad.
A l’issue du septième jour d’affrontements qui ont fait 413 morts et 3 551 blessés, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), de nombreux pays ont appelé à une trêve à l’occasion de l’Aïd el-Fitr, la fête de trois jours qui marque la fin du ramadan et qui a débuté vendredi.
Washington a annoncé envoyer des militaires dans la région pour faciliter une éventuelle évacuation; la Corée du Sud et le Japon vont eux envoyer des avions. L’Union européenne envisage pour sa part une évacuation dès que possible par voie terrestre.
Depuis le début des hostilités, 10 000 à 20 000 personnes, surtout des femmes et des enfants, sont passés au Tchad voisin, selon l’ONU.
Les humanitaires ont pour la plupart été forcés de suspendre leur aide après que trois employés du Programme alimentaire mondial (PAM) ont été tués.
Vendredi, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a annoncé la mort d’un humanitaire de cette agence de l’ONU, victime d’un échange de tirs au sud d’al Obeid.
Le Comité international de la Croix-Rouge, lui, continue de réclamer un « accès humanitaire immédiat et sans entraves (…) une obligation au regard du droit international humanitaire ».
L’OMS a elle fait savoir tôt samedi qu’elle avait « vérifié 11 attaques contre les services de santé depuis le début du conflit », les installations dans les zones touchées étant « presque non fonctionnelles en raison de la fatigue du personnel et du manque de fournitures ».
Jeudi, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, et le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken avaient appelé à un cessez-le-feu durant « au moins » les trois jours de l’Aïd.
Le général Daglo a affirmé samedi dans un communiqué en ligne qu’il avait « discuté de la crise actuelle » avec M. Guterres et qu’il s’était « concentré sur la trêve humanitaire, les passages sûrs et la protection des travailleurs humanitaires ».
Le chef des FSR était depuis le putsch d’octobre 2021 le numéro deux du général Burhane. Ce dernier est apparu jeudi pour la première fois depuis le début des hostilités à la télévision d’Etat.
« Pour l’Aïd, notre pays saigne: la destruction, la désolation et le bruit des balles ont pris le pas sur la joie », a-t-il déclaré. Jusqu’ici, comme son rival, le général Daglo, il n’avait parlé qu’à des médias et ne s’était pas adressé directement aux 45 millions de Soudanais.
L’Algérie quant à elle suit de près l’évolution de la situation au Soudna selon le ministère des affaires étrangères et avait donné des consignes aux algériens présents dans ce pays de ne pas quitter leur domicile et de rester en contact avec l’ambassade à Khartoum.
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