Sortie de crise : Benflis défend une solution constitutionnelle
Le président du parti « Talaie El Hourriyet », Ali Benflis, a exprimé ce mardi son « intime conviction » que la solution à la crise politique que connait l’Algérie ne peut être « purement constitutionnelle » ou « purement politique », plaidant pour une solution qui s’appuie, à la fois, sur « les leviers politiques et constitutionnels ».
« Face à la situation exceptionnelle que vit notre pays, la sortie de crise ne peut être purement constitutionnelle tout comme elle ne peut être purement politique. L’on doit pouvoir s’appuyer tout à la fois sur les leviers politiques et les leviers constitutionnels encore disponibles pour écourterla durée de la crise et éviter à notre pays d’avoir à payer son règlement au prix le plus fort », a-t-il souligné dans un entretien accordé au Quotidien d’Oran.
Pour l’ancien chef du gouvernement, « tout est question de volonté politique, de confiance et de sens des responsabilités ».
Relevant la rupture du lien de confiance entre les gouvernants et les gouvernés, Ali Benflis a souligné la nécessité de « dissiper la défiance généralisée » qui s’est installée et de « renouer patiemment les liens de la confiance » qui constituent « les leviers les plus puissants et les plus sûrs pour surmonter l’impasse actuelle ».
Evoquant les principales lignes de clivage dans le paysage politique actuel, le président de « Talaie El Hourriyet » a énuméré trois qui portent sur la Constitution, la transition, la présidentielle ou la Constituante.
Ali Benflis a mis l’accent, dans ce contexte, sur la nécessité de rapprocher les points de vue, plaidant une nouvelle fois pour « un dialogue franc, confiant et crédible » et pour « un grand compromis national » pour surmonter l’impasse actuelle.
Mettant en avant la nécessité d’aller vers une phase préparatoire de l’élection présidentielle, l’ancien chef du gouvernement a estimé que cette phase « n’est pas la transition » mais « un point de départ ».
« La transition proprement dite interviendra avec l’élection du président de la République et le mandat de transition que le peuple algérien lui-même lui aura confié en toute souveraineté », a-t-il expliqué.
Selon Ali Benflis, le temps opportun pour la nouvelle Constitution dont a besoin le pays « viendra avec l’élection du président de la République » qui, a-t-il dit, « la consacrera, j’en suis sûr, en chantier majeur de son quinquennat ».
Il a mis en garde, à ce titre, contre l’élaboration de la nouvelle Constitution « hors de l’encadrement du mandat présidentiel de transition », soutenant que « l’option de la Constituante a beaucoup perdu de son attrait originel ».
S’agissant du rôle de l’Armée nationale populaire (ANP) dans la recherche d’un règlement de la crise actuelle, le président de « Talaie El Hourriyet » a affirmé que ce rôle ne doit « pas (être) celui de l’ordonnateur mais celui du facilitateur ».
« Il n’est pas celui du guide mais de l’accompagnateur. Il n’est pas celui du maître œuvre, mais celui du garant », a-t-il ajouté.
Il a estimé, par ailleurs, que le drapeau national et la bannière amazigh qui a fait irruption dans le débat national ces derniers jours, « sont chacun à sa place ».
« L’emblème national est à sa place dans la Constitution comme symbole de l’Etat qui a guidé jusqu’à la mort des femmes et des hommes qui, en tombant en martyrs, ont permis que se lève l’Etat algérien libre et souverain.
Quant à la bannière amazighe, elle est aussi à sa place, c’est-à-dire dans nos racines, dans notre histoire et dans notre identité », a-t-il conclu.