Sonatrach va investir 30 milliards de dollars

Alors qu’une crise d’approvisionnement en gaz touche la majorité des pays européens, compte tenu de la conjoncture marquée par les tensions sur les livraisons du gaz russe, d’autres fournisseurs se positionnent pour répondre à la forte demande énergétique européenne. C’est le cas de l’Algérie, qui a déjà augmenté ses livraisons de gaz à l’Italie, laquelle envisage d’améliorer davantage l’approvisionnement du marché mondial en gaz.
La Sonatrach entend intensifier ses investissements. En effet, l’entreprise pétrolière et gazière compte investir plus de 30 milliards de dollars dans l’exploration et la production des hydrocarbures, notamment le gaz naturel, dans le but d’améliorer l’approvisionnement du marché mondial. C’est ce qu’a affirmé le P-DG du groupe, Toufik Hakkar, dans un entretien accordé à la publication spécialisée sur les questions énergétiques, Middle East Economic Survey, (MEES).
« Dans le cadre du plan quinquennal d’investissement de Sonatrach (2023-2027) de l’ordre de 40 milliards de dollars, plus de 30 milliards de dollars seront alloués à l’exploration et à la production, avec pour objectif d’augmenter la production à court et moyen terme et de préparer un portefeuille de projets futurs, notamment pour le gaz naturel », a affirmé M. Hakkar. Celui-ci a souligné que « ces investissements nous aideront à améliorer notre sécurité énergétique et à approvisionner, de manière fiable, le marché mondial ».
L’Algérie confirmera ainsi sa position de fournisseur sûr est fiable. C’est d’ailleurs ce qu’a confirmé le premier responsable de Sonatrach, mettant en avant les objectifs de l’Algérie, à travers Sonatrach, de devenir « l’une des plus importantes sources d’approvisionnement en gaz au monde, et ce grâce à des réserves substantielles de gaz naturel et à l’augmentation récente de la production ».
La Sonatrach prévoit aussi, dans le cadre du plan d’investissement, d’investir plus de 7 milliards de dollars dans des projets de raffinage, de pétrochimie et de liquéfaction du gaz ; des projets qui favoriseront, selon les précisions de M. Hakkar, « la création de la valeur ajoutée en Algérie et le renforcement de notre potentiel d’exportation ». Près de 1 milliard de dollars sera consacré, a-t-il également souligné, à des projets visant la contribution de l’entreprise à la transition énergétique. Il s’agit notamment de projets de récupération de gaz torché sur les sites de production et les complexes de GNL, de projets d’électricité solaire photovoltaïque pour alimenter les sites de production ainsi que de projets pilotes pour la production et le transport d’hydrogène vert.
Il a, par ailleurs, affirmé que le groupe des hydrocarbures a exporté pour 4 milliards de m3 de gaz sur le marché en 2022, affirmant que les découvertes dans certains champs gaziers vont générer une augmentation significative des volumes de gaz disponibles pour l’exportation via les gazoducs et les méthaniers. Il a, dans ce sens, assuré que la Sonatrach entend continuer à développer son potentiel gazier à travers la mise en service de plusieurs projets, et ce dans les deux prochaines années. Il s’agit, entre autres, de l’exploitation des champs de Hassi Mouina et Hassi Ba Hamou dans le Sud-Ouest, et les champs d’Isarène et TFT sud dans le Sud-Est., en sus des projets prévus en 2023 et 2024, notamment à Hassi R’mel, Hamra, Ohanet et Touat. M. Hakkar a, en outre, invité les pays européens à s’engager dans des accords d’achat à long terme afin de garantir la sécurité de leurs approvisionnements.
La Sonatrach est également appelée, selon M. Hakkar, à jouer « un rôle de premier plan dans le développement de la future industrie à faible émission de carbone, comme l’hydrogène vert et l’énergie électrique photovoltaïque », affirmant que deux projets pilotes seront lancés à partir de 2023 visant la production d’hydrogène vert et son transport par gazoducgazoduc Un gazoduc est une canalisation destinée au transport de matières gazeuses sous pression, la plupart du temps des hydrocarbures. Selon leur nature d'usage, les gazoducs peuvent être classés en trois familles principales : 1- gazoducs de collecte, ramenant le gaz sorti des gisements ou des stockages souterrains vers des sites de traitement. 2- gazoduc de transport ou de transit, acheminant sous haute pression le gaz traité (déshydraté, désulfuré, ...) aux portes des zones urbaines ou des sites industriels de consommation 3- gazoducs de distribution, répartissant le gaz à basse pression au plus près des consommateurs domestiques ou des petites industries..
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