Sonatrach, la vache des orphelins !
Sonatrach, la compagnie géante qui a su capitaliser la nationalisation des hydrocarbures en encadrant l’exploitation du pétrole et du gaz revient à la une de la chronique judiciaire aujourd’hui. La vitrine algérienne éclaboussée fait les frais de la cupidité de quelques responsables criminels et de certains relais médiatiques qui en profitent pour cracher dans la soupe.
Le procès qui s’ouvre ce dimanche à Alger, relatif à des malversations qui ont porté préjudice au patrimoine des Algériens, va-t-il faire enfin le distinguo entre des milliers de cadres et de travailleurs honnêtes qui ont été au service de la patrie et les quelques escrocs qui doivent rendre des comptes à la République ? Aux juges d’en décider.
« Vache à traire » pour certains, baraka de l’Algérie indépendante pour d’autres, la Société nationale des hydrocarbures, la Sonatrach, est devenue depuis quelque temps une véritable boîte à scandales après avoir été longtemps une compagnie exemplaire en matière de formation, de performance et de management dans le secteur stratégique des ressources fossiles.
Nombre de cadres, maintenant à la retraite, peuvent témoigner de l’épopée de cette société géante qui a vite fait d’assimiler et de développer un savoir-faire en perpétuel progrès.
Au point que des ingénieurs formés en Algérie travaillent actuellement dans des compagnies étrangères à travers le monde. C’est à la Sonatrach que de jeunes diplômés de l’Institut algérien du pétrole, l’IAP, et de bien d’autres structures d’enseignement ont été acquérir une expérience unique avec des rémunérations conséquentes.
En participant à l’exploitation de ces précieuses ressources qui ont assuré, quoi qu’on en pense, le développement de base du pays. Des experts affirment même que c’est la rente procurée par la Sonatrach qui pourra assurer l’accompagnement économique vers l’après –pétrole !
Sources de richesses
Impossible d’oublier que ce sont les recettes de ces deux dernières décennies qui ont permis les investissements colossaux en matière d’infrastructures, réseaux routiers, établissements scolaires, de santé en plus de la masse salariale des fonctionnaires… La dette extérieure, qui a longtemps asphyxié l’Algérie, a aussi été remboursée sur ces millions de dollars engrangés par le travail de la Sonatrach.
Le budget de la Défense nationale avec la professionnalisation de notre armée, les opérations humanitaires et la solidarité au profit de nos pays voisins les plus pauvres, l’appui à l’agriculture, à l’industrie agro-alimentaire…
Il n’est pas de réussite ou de développement concluant d’une société, d’une commune ou d’une entreprise publique ou privée qui ne soit pas, en amont, bénéficiaire de la richesse acquise grâce à l’investissement continu de la Sonatrach.
Une compagnie vertueuse
Est-il nécessaire de révéler ici que pendant ces derniers mois de troubles en terre libyenne, la compagnie algérienne est restée la seule société sur le terrain à continuer son travail d’exploration dans les endroits les plus isolés et les plus exposés aux violences qui ont suivi le renversement du régime de Mouamar Kadhafi ?
Est-il utile de rappeler que pendant des années, la Sonatrach a maintenu un représentant spécial au Mali pour épauler les Maliens dans leur prospection et leurs relations commerciales avec les compagnies étrangères ? Relevant parfois du secret pour des raisons évidentes de protection de la souveraineté économique, les interventions et investissements de la Sonatrach dépassent l’imagination de l’Algérien non initié.
Polyvalence
On peut lire sur le site de la société que « le groupe pétrolier et gazier est classé 1er en Afrique et 12e dans le monde en 2013, toutes activités confondues, avec un chiffre d’affaires à l’exportation de plus de 63 milliards de US$ (…) l’exploration, la production, le transport par canalisations, la transformation et la commercialisation des hydrocarbures et de leurs dérivés. Elle est 4e exportatrice mondiale de GNL, 3e exportatrice mondiale de GPL et 5e exportatrice de gaz naturel ».
Une note d’information qui stipule aussi l’adoption d’une stratégie de diversification dans les activités de dessalement de l’eau, de recherche et d’exploitation minière et la génération électrique, d’énergies nouvelles et renouvelables. En ces temps de chute des prix du pétrole, les Algériens risquent de regretter la baraka que la Sonatrach a toujours su exploiter dans l’intérêt national. Que des individus aient voulu en tirer un profit personnel et frauduleux ne peut pas occulter le reste. Surtout quand la justice est saisie et s’oppose à l’impunité.
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