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Monde

Sommet Russie – Afrique : Un tournant pour Poutine?

Sommet Russie – Afrique : Un tournant pour Poutine?

Le Président russe, Vladimir Poutine, semble avoir réussi son pari et coché tous ‎les objectifs tracés avant le second Sommet Russie-Afrique, clôturé ce vendredi ‎soir à Saint-Pétersbourg en Russie.

Le maître du Kremlin a démontré au monde ‎occidental que la Russie peut compter sur ses amis africains, qui ont répondu ‎présent en dépit « des pressions et du chantage qu’ils ont subi de la part de ‎quelques pays ».‎

La relation russo-africaine a toujours été basée sur la confiance et des échanges ‎équitables. Dans un monde où règne la loi du plus fort, miné par des conflits ‎d’intérêts et une économie mondiale fragilisée par des crises répétitives, le ‎partenariat russo-africain semble indispensable pour les deux parties, selon un sentiment largement partagé par les participants au sommet de Saint-Pétersbourg.

La Russie ‎œuvrant à briser l’hégémonie occidentale, notamment américaine, sur le ‎monde et instaurer un monde multipolaire, et des pays africains à l’affût de ‎partenariats solides et équitables pour un développement rapide, leur ‎permettant d’assurer une vie décente à leurs populations.‎

Avec la montée au pouvoir, dans plusieurs pays africains à l’instar du Mali ou ‎du Burkina Faso, d’une nouvelle génération de leaders, souciante des intérêts ‎suprêmes de leurs nations et refusant la mainmise de l’ancien colonisateur, ‎Moscou se présente comme l’idéale alternative. Pour montrer sa bonne ‎volonté, la Russie n’a pas hésité, en plus de fournir gratuitement jusqu’à 50.000 ‎tonnes de céréales au Zimbabwe, à la Somalie, à l’Érythrée, au Mali, à la ‎Centrafrique et au Burkina Faso, à effacer 23 milliards de dollars de dettes des ‎pays africains, réglant ainsi le problème de la dette africaine envers la Russie à ‎‎90%.‎

Pour confirmer cette intention, le Kremlin a publié un document intitulé « Plan ‎d’action du Forum de partenariat Russie-Afrique pour 2023-2026 ». Un plan ‎global de développement de la coopération bilatérale pour les trois ans à venir.‎

Selon ce texte, qui comprend plus de 180 points, la Russie et l’Afrique ont ‎convenu de renforcer le dialogue, le partenariat et la coopération dans un large ‎éventail de domaines, y compris la coopération dans les domaines de la ‎politique et de la sécurité, de l’économie et des questions humanitaires.‎

En politique, les deux parties  envisagent d’accroître la coopération aux plus ‎hauts niveaux et de poursuivre un dialogue constructif dans le cadre de ‎mécanismes internationaux, régionaux, multilatéraux et bilatéraux.‎

Le document accorde une grande attention aux questions sécuritaires et, surtout, à la lutte antiterroriste. Il est convenu, entre autres, d’échanger des ‎informations sur les groupes terroristes, sur les attaques et menaces ‎potentielles, y compris les actes impliquant l’utilisation d’armes chimiques, ‎biologiques, radiologiques ou nucléaires.‎

Quant au domaine des finances, le document souligne la nécessité d’élargir ‎l’accès aux services financiers et de promouvoir l’économie numérique et les ‎règlements mutuels en monnaies nationales.‎

Concernant l’agriculture, la coopération entre les agences gouvernementales ‎russes et africaines sera renforcée. Le document souligne, en outre, ‎l’importance de placer les questions de sécurité alimentaire mondiale en tête de ‎l’agenda multilatéral et de s’attaquer aux causes profondes de la sécurité ‎alimentaire.‎

La Russie et l’Afrique veulent poursuivre la coopération dans le secteur de ‎l’énergie. Il s’agit, entre autres, d’élargir la production et d’utiliser ‎conjointement toutes les sources d’énergie, y compris renouvelable et ‎alternative, en promouvant des sources d’énergie durables à faible émission de ‎carbone.‎

Coopération militaires en haut du tableau

Dans le cadre du Sommet et du Forum économique Russie-Afrique, un total de ‎‎92 accords ont été signés. Parmi les documents les plus importants figurent les ‎mémorandums d’entente entre la Russie et l’Union africaine ainsi qu’entre la ‎Communauté économique eurasiatique et la Commission de l’UA.‎

Le volume des contrats dont les montants ne relèvent pas du secret ‎commercial s’élève à plus de dix milliards de dollars américains.‎ Selon Vladimir Poutine, la part du lion de ces accords va à la coopération ‎militaro-technique, faisant savoir que des accords ont été conclus dans ce ‎domaine avec plus de 40 États africains.‎

L’objectif derrière ces partenariats est de renforcer les capacités de défense des ‎pays du continent africain, affirme le chef d’Etat russe, ajoutant qu’une partie ‎de ces livraisons est effectuée gratuitement afin de renforcer la sécurité et la ‎souveraineté de ces États.‎

Malgré tous les avantages de développement de l’Afrique, la situation dans de ‎nombreuses régions du continent est instable, a, par contre, estimé le président ‎russe. Selon lui, ce sont les conséquences du lourd héritage du colonialisme.‎

À cet égard, le Kremlin offre son assistance dans la résolution des conflits dans ‎les pays africains, ainsi que dans le domaine de la formation militaire.‎

«Quand la Russie gagne, l’Afrique gagne»

La tenue du deuxième Sommet Russie-Afrique a suscité les éloges des invités. ‎Lors de sa déclaration conjointe avec le chef d’Etat russe, le président de l’Union ‎africaine, Azali Assoumani, a estimé que la Russie dispose de toutes les ‎potentialités et jugé nécessaire de les capitaliser.‎

Assoumani a constaté que les pays africains étaient satisfaits des ‎résultats de leurs réunions avec des représentants russes lors du Sommet. Il a, ‎surtout, apprécié «la disponibilité de la Russie à assurer l’éducation et la ‎formation» de cadres africains.‎

‎ «La Russie dispose de toutes les potentialités et il faut les capitaliser», a insisté ‎le haut responsable.‎ Il s’est notamment félicité du fait que la partie russe ait confirmé son intention ‎de livrer gratuitement des céréales aux pays africains.‎

Assoumani s’est par ailleurs félicité de la disposition de Vladimir Poutine à ‎dialoguer au sujet de la crise ukrainienne, poursuivant qu’il faut désormais ‎obtenir l’accord de Kiev pour entamer des négociations.‎

La partie russe a créé des conditions optimales pour la tenue du Sommet ‎Russie-Afrique, qui a été une «réussite», a fait valoir M. Assoumani, qui n’a pas ‎manqué de remercier  » les autorités de la Fédération de Russie et son peuple ‎pour cet accueil chaleureux et fraternel mais, surtout, la réunion des «conditions ‎optimales pour la réussite du sommet». Et de relever que le succès du Sommet ‎organisé par la partie russe était une réussite pour les Africains aussi. «Quand la ‎Russie gagne, l’Afrique gagne», a-t-il renchéri.‎

Il convient de noter que le deuxième sommet Russie-Afrique, dont les travaux ‎ont duré deux jours, les 27 et 28 juillet courant, a réuni près de 6000 ‎participants et journalistes issus d’une centaine de pays.‎

 



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