Sommet des partisans de Bouteflika en perspective ?

Des informations de presse font état ces derniers jours d’une secrète préparation d’un sommet des partis politiques ayant défendu le président Bouteflika lors de sa campagne électorale en avril 2014.
Selon ces sources, ce sommet pourrait bien se tenir avant la fin de cette année ou au courant de la première quinzaine du mois de janvier 2015.
Il s’agira d’une rencontre d’une journée à Alger entre des chefs de partis politiques partisans ou alliés du cercle présidentiel. A ce propos, on affirme que ce sommet pourrait réunir le SG Amar Saâdani du FLN, Abdelkader Bensalah du RND, Amara Benyounès du MPA et Amar Ghoul du parti TAJ.
Des sources partisanes estiment que ce sommet, proposé à la dernière minute, n’a pas d’ordre du jour précis, ni d’agenda politique ou de programme à faire valoir si ce n’est une prise de position claire et cohérente sur la situation actuelle, notamment sur l’offensive de l’opposition par son appel à une élection présidentielle anticipée et la révision de la Constitution.
A ce sujet, on estime chez les partisans de Bouteflika que la conjoncture nationale devrait exiger de la part des forces politiques qui défendent le chef de l’Etat une réaction prompte et forte, en affirmant un soutien total et ferme à la démarche du Président. Mieux, ce sommet devrait être aussi l’occasion pour le FLN et les autres formations politiques alliées de freiner l’élan et le dynamisme de la Coordination nationale des libertés et d’affirmer par la même occasion leur soutien à la démarche du FFS sur son initiative de la tenue d’une conférence sur le consensus national.
Dans l’entourage de Saâdani, on ignore tout de cette éventuelle rencontre, estimant toutefois que si sommet il y a, il ne pourrait être la création d’une nouvelle alliance présidentielle, comme celle qui a existé en 2004 entre le FLN, le RND et le MSP que dirigeait à l’époque Aboudjerra Soltani. Cela est d’autant plus vrai que Saâdani a affiché des positions qui s’entrechoquent avec celles des autres partis politiques qui soutiennent pourtant le programme de Bouteflika.
Le SG du FLN ne cache point l’ambition de son parti de gouverner seul, de critiquer sa « minorisation » au sein du gouvernement, alors qu’il détient la majorité dans toutes les assemblées populaires, et surtout de montrer sa différence idéologique et tactique avec les autres partisans ou alliés. Des différences qui tranchent et qui marquent les territoires politiques des uns et des autres, même si tout le monde revendique le soutien au programme de Bouteflika.
Une éventuelle alliance présidentielle n’a plus de valeur actuellement si elle est diminuée par l’absence de la mouvance islamiste, alors que le chef de l’Etat montre par des signaux et des messages qu’il veut une large coalition ou une vraie conjonction des courants politiques existants, des islamistes aux laïcs en passant par les libéraux et les conservateurs. C’est plutôt une union « sacrée » que cherche Bouteflika, surtout quand il a affirmé dernièrement qu’il relancera son chantier ambigu et complexe de révision de la Constitution avec l’apport de toutes les sensibilités.
Une position que conforte le FFS qui, bien qu’il cherche à faire adhérer le maximum de partis politiques et des mouvements de la société civile à sa démarche de conférence nationale sur le consensus, aspire à négocier sa participation à la révision de la Loi fondamentale en proposant d’inclure ce projet dans une optique globale. Autrement dit, la révision de la Constitution ne peut avoir lieu qu’avec la tenue dans de bonnes conditions de la conférence sur le consensus national.
Or, un sommet d’une alliance présidentielle, s’il permet de créer une force d’équilibre en face de la CNLTD et de conforter les positions de Bouteflika, comporte, en contrepartie, des risques d’éclatement de toutes les autres forces qui gravitent autour du pouvoir ou des pouvoirs, qui vont se sentir rejetées ou refusées.
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