Solutions du FCE : Et si c’était la bonne méthode ?
Depuis que le FCE a changé de patron (Ali Haddad à la place de Hamiani), cette organisation patronale, qui regroupe les entreprises leaders en Algérie, multiplie les initiatives à travers des rencontres avec les décideurs, les représentations diplomatiques et fait usage d’un plan de communication qui déroute plus d’un.
A l’offensive depuis sa prise de fonction depuis moins d’une année, le patron de l’ETRHB veut faire bouger les choses au niveau de l’entreprenariat, de l’investissement productif et de la relance d’une économie dominée exclusivement par les hydrocarbures. Le patron du FCE a remis dernièrement au Premier ministre Abdelmalek Sellal un plan intitulé « Plan d’émergence économique de l’Algérie ». Ce document préconise plusieurs mesures pour développer les exportations hors hydrocarbures permettant d’engager l’économie nationale dans la diversification de ses recettes financières extérieures.
Celles-ci sont estimées aujourd’hui à un milliard de dollars. Il n’y a pas de quoi se réjouir pour un pays qui amorce à peine son développement. Ainsi, le FCE estime que devant les résultats modestes enregistrés en matière d’exportations hors hydrocarbures, il y a une « urgence absolue » à prendre les mesures nécessaires pour infléchir les tendances lourdes observées jusqu’ici dans ce domaine. Le FCE veut multiplier par dix ce volume et atteindre à l’horizon 2020 quelque 10 milliards de dollars d’exportations hors hydrocarbures.
Il s’agit là d’une projection très modeste car les potentialités existantes sont encore énormes. D’ailleurs le FCE le sait parfaitement, si bien qu’il juge que le développement des exportations hors hydrocarbures par la diversification de l’économie et la relance de l’outil industriel national « est considéré aujourd’hui comme une nécessité majeure » aussi bien par les pouvoirs publics que par les différents agents économiques, qu’ils soient publics ou privés.
Le FCE considère que l’économie algérienne « doit devenir exportatrice de produits manufacturés et de service ». Pour y parvenir, il suggère un certain nombre de mesures qui relèvent de l’Etat, touchant aux procédures et règlements, aux aides et aux subventions, à la logistique et aux pratiques bancaires fiscales, pour engager une véritable dynamique d’exportation.
Parmi les principales mesures formulées figure l’installation d’un Conseil national consultatif pour la promotion des exportations, sous la présidence du Premier ministre, ayant pour objectif le pilotage de la stratégie nationale d’exportation.
Le puissant patronat algérien appelle également à associer les entreprises privées aux commissions mixtes intergouvernementales, et à la mise en place de missions économiques et commerciales au sein des ambassades algériennes implantées dans les pays qui représentent des marchés potentiels pour les produits algériens.
A ce sujet, tous les pays développés ou en voie de l’être ont compris la nécessité de mettre en place au niveau des ambassades des « experts » pour la promotion de leur produit. Sauf l’Algérie qui continue à payer des frais considérables en devises pour ses ambassades à l’étranger sans se soucier du rôle qu’elles peuvent apporter à l’économie nationale en termes de contrats juteux pour les entreprises algériennes à travers des contrats d’exportations de produits algériens.
Ce rôle est laissé aux soins des chambres commerciales qui n’ont pas l’expertise nécessaire ou manquent de cadres compétents en la matière. Là aussi, le FCE a compris l’astuce puisqu’il suggère la création de structures commerciales à l’étranger en faveur des exportateurs algériens souhaitant consolider leur réseau sur les marchés d’exportation.
Tout cela ne peut marcher si le système bancaire reste à la traîne, comme c’est le cas aujourd’hui avec les banques étatiques qui n’ont pas encore admis la marche à suivre, celle d’accompagner en amont et en aval les entreprises algériennes dans l’investissement productif ou d’apporter leur caution bancaire dans les futurs projets structurants.
Dans ce domaine, l’organisation patronale a suggéré, en plus de l’implantation de banques algériennes à l’étranger, notamment en Afrique, pour l’accompagnement bancaire des exportateurs, la création d’une banque rattachée directement à la Banque d’Algérie et spécialisée uniquement dans la procédure des exportations. Le FCE plaide pour la dépénalisation du défaut de rapatriement et préconise de le sanctionner par des amendes, tout en allongeant le délai de rapatriement à 240 jours au moins.
Le FCE réclame aussi l’allégement et la facilitation des procédures douanières et la réduction des délais, proposant un délai qui ne devrait pas dépasser 2 jours pour le dédouanement à l’exportation. Le FCE propose également la création de zones franches dédiées spécialement au développement de produits destinés en priorité à l’exportation et la levée de l’interdiction d’exportation de certains produits qui n’ont pas été révélés.