Soirée à Bordj Moussa
Ouverte ce samedi 5 septembre, en soirée, au musée Bordj Moussa, la treizième édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa s’annonce l’avant-première nationale de trente trois films.
Pour inaugurer la nouvelle édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, rendez-vous est fixé sur les hauteurs de la ville, au musée Bordj Moussa, là où romantisme et fiction se mêlent donnant une plus grande attraction et plus de convivialité entre les différents cinéphiles et tous les festivaliers.
L’organisateur qu’est l’association Project heurt’s semble avoir réussi son pari, avant le début des festivités. Pourquoi ? Cette édition se caractérise par la programmation inédite en Algérie de trente trois films en avant-première nationale.
Ce qui dénote la qualité de l’organisation, mais aussi le souci d’apporter à chaque rendez-vous de la nouveauté. Quoi que le documentaire 10940 femmes de Nassima Guessoum est déjà passé dans plusieurs festivals, il sera choisi pour l’ouverture en plein air de ces 13e Rencontres.
C’est que cette œuvre revêt une importance historique et politique pour l’opinion publique. Sa réalisatrice s’attelle à Alger à donner la parole à Nassima Hablal, un personnage oublié de la guerre de libération nationale. Elle raconte à son interlocutrice son histoire de femme dans la guerre, sa lutte pour une Algérie indépendante.
Charmante, ironique et enjouée, elle fait connaître, selon Nassima Guessoum, ses amies d’antan, Baya infirmière dans les maquis et Nelly assistante sociale dans les bidonvilles de la capitale. A travers ses récits, la réalisatrice rapporte qu’elle reconstitue un héritage incomplet. En interrogeant l’Algérie du passé, elle affirme que « je comprends l’Algérie du présent, restaurant une partie de mon identité. Ainsi, l’Histoire se reconstitue à la manière d’une grand-mère qui parlerait à sa petite-fille ».
Elle précise que « ce film donne à voir cette transmission de la première à la troisième génération, mais il va au delà. Chaque année je rends visite à Nassima : un lien se tisse, une relation d’affection s’installe, permettant une rare intimité. 10949 femmes, est un film à propos et entre femmes, mais c’est un récit universel qui met à l’épreuve la question de la liberté : qu’est ce que la liberté ? Quel est son prix ? ».
L’autre grande nouveauté de ce festival de cinéma, unique en son genre en Algérie, réside dans la mise en place prochaine d’un espace de marché. Il s’agira, cette fois-ci, d’asseoir les bases d’une telle possibilité en passant par la réflexion inhérente au Béjaïa film laboratoire : Un forum international de coproduction et de cofinancement qui sera notamment animé par des experts de l’Institut français d’Alger et du Fond de développement de l’art, de la technique et de l’industrie cinématographique (Fdatic).
Les participants se réuniront alors autour de conférences et d’ateliers liés à des thématiques comme le soutien aux cinémas du monde. Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa se mettent ainsi au diapason de l’état actuel en Algérie du secteur de l’audiovisuel, c’est-à-dire en matière de production et de distribution des œuvres cinématographiques au niveau national, régional (Maghreb et Afrique) et international.
D’autant que la demande de diffusion des œuvres demeure très forte. D’ici le vendredi 11 septembre, les cinéphiles apprécieront trente-cinq films, entre documentaires, courts et longs métrages, tout en étant conviés à des ateliers et aux débats au Théâtre régional Abdelmalek-Bouguermouh de Béjaïa.