Sofiane Djilali: « La nouvelle Constitution consacrera un Etat fort »
La nouvelle Constitution « consacrera un Etat fort », selon le sentiment de Djilali Soufiane, leader du parti Jil Jadid qui a endossé la démarche du président Abdelmadjid Tebboune.
L’ancien pensionnaire du PRA, estime que ceux prônent le recours à une constituante veulent en réalité « un Etat moins fort ». Il se place en rupture avec le discours qui remet en cause l’option choisie par le chef de l’État qui consiste à instaurer ce qu’il qualifie d’«Algérie nouvelle».
« Notre pays est en état de bouleversements politiques et sociétaux très profonds. La société traditionnelle en plein implosion a entrainé une perte de repères. Dans ces conditions-là, aller très vite dans une démocratisation complètement ouverte, pourrait entrainer très rapidement des frictions dans la société et ça va allumer des conflits idéologiques et identitaires », a expliqué le président de Jil Jadid dimanche sur les ondes de la radio nationale.
Il soutient que l’Algérie tient les amarres et veut garder sa souveraineté, notamment dans la dimension politique et économique du pays en dépit d’une forte vague de mondialisation à laquelle peu de pays peuvent résister.
En somme, le pays aura besoin en fait d’un Etat, dit-il, « fort et central » , qui puisse mettre de l’ordre et qui veut aller vers le développement.
Cependant, le chef de Jil Jadid estime que sa formation politique est restée sur sa faim, concernant les amendements relatifs au fonctionnement des institutions, espérant que la révision de ce chapitre aurait pu aller encore plus loin, car, juge-t-il, l’Etat reste « très concentré ».
À ce propos, il raccorde ses violons avec ceux au sein de la classe qui estiment que le régime demeure fondamentalement « présidentialiste », et que le président de la République « s’arroge énormément de pouvoirs ». Ce qui est à ses yeux « justifiable » compte tenu du fait du nombre des mandats présidentiels limité désormais à deux.
« Un président, si on lui enlève certaines prérogatives, ne pourrait rien faire pendant dix ans dans une société disloquées comme la société algérienne actuelle et surtout avec un pouvoir plein de contradiction», argua-t-il. Toutefois, cet Etat, ajoute l’intervenant, doit tirer sa puissance de la légitimité à travers un mécanisme d’équilibre devant, en même temps, être choisi et légitimé par les urnes.
Pour lui, la mouture de projet constitutionnel « n’est pas parfaite ». Il s’agit pour lui d’une « Constitution d’étape ».
En matière de libertés, Djilali Soufiane rappelle qu’elle apporte « une notable amélioration », citant à titre d’exemple, les articles liés à l’exercice de l’activité politique et associative, la protection de la femme et la liberté de culte, des acquis qui ont été, selon lui, renforcées.
Evoquant les prochaines législatives, l’intervenant estime qu’elles constituent un tournant important, car les nouveaux éléments incorporés dans la mouture, permettront au pouvoir législatif de constituer une majorité parlementaire, d’où émanerait un chef de gouvernement avec un programme gouvernemental. «Ce qui nécessitera une classe politique renouvelée et la formation d’un Parlement digne de ce nom en mesure de donner naissance à un gouvernement à la hauteur des enjeux. D’autre part, la limitation des mandats des députés, permettra, elle aussi, d’éviter l’avénement d’une classe politique sclérosée.»
Le président de Jil Jadid a mis l’accent sur l’importance d’expliquer aux algériens ce qu’apporte le nouveau texte par rapport au précédent. Une mission qui devrait être du ressort du politique, qui est censé être le plus objectif possible.
Par ailleurs Soufiane Djilali, a estimé que le sigle « FLN » (Front de libération national), doit être retiré de la scène politique nationale.
« Nous avions systématiquement demandé à ce que le sigle du FLN soit retiré dans la scène politique », a-t-il dit, se référant à l’article 78 de la nouvelle Constitution qui est censé protéger les symboles de la révolution.