Six personnes condamnées à la prison pour fuites de sujets au BEM

Les mesures dissuasives prises par les hautes autorités du pays à l’encontre de tous ceux qui oseraient fausser le déroulement des examens de fin d’études ont été suivies ce vendredi par deux mesures coercitives contre six personnes adultes impliquées dans fuites de sujets à l’examen du brevet d’enseignement moyen (BEM).
À Tipaza, le tribunal a condamné à des peines de prison ferme quatre personnes mises en cause dont une mère d’un candidat et d’une enseignante lors des épreuves du BEM qui se sont déroulées entre le 5 et le 7 juin.
Deux personnes impliquées dans la fuite des sujets ont également été condamnées à un an de prison à Tamanrasset, précise-t-on par ailleurs. Les deux femmes sont accusées d’avoir transmis des réponses via mobiles à deux candidats.
Les quatre personnes mises en cause à Tipaza ont comparu directement, selon un communiqué du procureur du tribunal. En plus de leur condamnation à un an de prison ferme, ils devront s’acquitter chacun d’une amende de 50 000 DA, précise la même source.
Le communiqué publié ce vendredi précise en outre que, selon l’article 11 de la procédure pénale, le parquet de Tipaza reste mobilisé pour lutter contre le fléau de la triche lors des examens et concours nationaux.
À Tamanrasset, les deux personnes adultes accusées d’avoir fuité des sujets d’examen du BEM ont écopé d’un an de prison en première instance et d’une amende de 20 000 DA, selon le communiqué du procureur du tribunal de la wilaya de l’extrême sud du pays.
Ces deux affaires constituent une mise en garde à peine voilée qui vise les candidats au baccalauréat session 2023, dont le coup d’envoi sera donné ce dimanche 11 juin.
Devenue presque une obsession, la sécurisation des examens de fin de cycles, notamment le BEM et le baccalauréat, est une préoccupation des plus hautes autorités du pays. Le ministère de l’Éducation nationale, premier département ministériel directement concerné par les procédures, tente à chaque fois de rassurer les candidats et leurs parents, non sans fermement mettre en garde contre la tricherie des candidats et les tentatives de sabotage du bon déroulement des épreuves par la fuite des sujets.
Si l’année dernière, la session du bac 2022 a été relativement moins touchée par des cas de fraudes, seules quelques wilayas ont enregistré des tentatives de triches, notamment Djelfa, Khenchela, Chlef et El Oued, où un député de l’ex-parti unique avait été directement impliqué, la session de 2021 aura été remarquable par le nombre de personnes mises en cause. Soixante-quatre inculpés ont écopé de condamnations allant de 6 mois à 3 ans de prison ferme assorties d’amendes de 100.000 à 500.000 DA parmi plus de 160 prévenus mis en cause dans des fraudes à travers 24 wilayas.
Il est vrai, qu’avec l’avènement de l’internet et des outils adjacents tels que les téléphones mobiles, les montres connectées ou encore des dispositifs plus sophistiqués comme les minuscules kits d’oreillettes, les autorités se devaient aussi de mettre en place des mesures de lutte adaptées contre ces nouvelles techniques.
Aussi, la récente vulgarisation des sites et moteurs de recherche de pointe avec l’intelligence artificielle, capables de fournir des réponses quasi instantanées à tout problème ou sujet, ne semble guère arranger les choses.
Ainsi, et face à ces nouveaux défis, l’option de la coupure de l’internet semble la plus appropriée selon les responsables, même si cette mesure pénalise fortement plusieurs secteurs de plus en plus dépendants du réseau, à l’image du secteurs économique, entre autres start up et autres modèles d’entreprises étroitement liées à la toile, du secteur industriel ou encore celui de la recherche scientifique.
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