Situation économique et financière du pays : Les voyants au vert

Les indicateurs économiques clés augurent un horizon économique prometteur pour l’Algérie. C’est un bilan positif qu’a exposé ce samedi le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui a animé une conférence de presse sur les résultats des réunions de printemps du groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds monétaire international (FMI), lequel a mis en avant la bonne santé économique et financière du pays.
Des avancées et des perspectives économiques encourageantes ont été annoncées par le premier argentier du pays, lequel a passé en revue les principaux indicateurs économiques, qui démontrent une impulsion positive de l’économie algérienne, fruit des réformes engagées. Ainsi, comme prévu par le Fonds monétaire international (FMI), dans le cadre des conclusions finales des consultations de 2023 avec l’Algérie, le pays a réalisé une croissance économique de 4,1 % en 2023.
Le ministre a attribué ce taux à la performance robuste de plusieurs secteurs économiques nationaux, à l’instar de la dynamique qu’a enregistrée la production des hydrocarbures et des performances réalisées par le secteur de l’industrie, de la construction et des services. Pour ce qui est de l’année 2024, une croissance économique de 3,8 % est prévue.
« Le solde de la balance des paiements avait affiché un excédent de 6,35 milliards de dollars en 2023 », a indiqué le ministre, qui a fait part du recul des exportations à 49 milliards de dollars en 2023, contre 56 milliards de dollars en 2022, sous l’effet de la baisse des prix du pétrole sur les marchés internationaux, selon les explications du ministre, faisant état d’une dette publique quasi stable ne dépassant pas 48 % du PIB en 2023. M. Faid, qui dit qu’un ralentissement de l’inflation est prévu « du fait de la baisse des prix des produits frais », a affirmé que les pouvoirs publics s’emploient à stabiliser l’indicateur de l’inflation. Il a ainsi mis en avant les efforts des autorités visant la réalisation de la stabilité des bases de notre économie ainsi que le retour de l’activité économique progressivement à des niveaux qui sont à même de rattraper les pertes enregistrées depuis 2020, lesquelles ont été occasionnées, principalement par la crise sanitaire.
Hausse des réserves de change et de la valeur du dinar
Les réserves de change ont, pour leur part, progressé de 61 milliards de dollars en 2022 à 69 milliards de dollars en 2023, soit l’équivalent de plus de 16 mois d’importation de marchandises, selon M. Faid. Cette performance remarquable est le signe d’une économie stable, qui constitue un gage de croissance pour les années à venir, a ajouté le ministre des Finances, qui dit que la dette extérieure est estimée à 924 millions de dollars.
Pour ce qui est de la valeur de la monnaie locale, M. Faid, qui a exprimé sa satisfaction concernant les résultats obtenus, a affirmé que le dinar algérien a enregistré une appréciation de 4,5 % face au dollar américain, avec une moyenne de 135,9 dinars algériens pour un dollar, alors qu’il était à 142,0 dinars en 2022. « Nous sommes certains que ces avancées et réussites réalisées ne sont que le début du processus vers le développement économique et social de notre pays », a-t-il estimé.
L’expérience algérienne exposée devant le FMI et la BM
Le ministre, qui a signalé l’adéquation des prévisions des institutions économiques internationales avec les résultats obtenus, est par ailleurs revenu sur sa participation, à la tête d’une délégation de son département ministériel, aux réunions de printemps 2024 du Groupe de la BM et du FMI, tenues la semaine dernière à Washington, et qui sont une occasion idoine pour l’échange d’expériences. L’expérience algérienne, notamment pour ce qui est du secteur bancaire et financier, a ainsi été exposée par le ministre, qui a mis en avant les réformes engagées en la matière. En plus de la promulgation d’une nouvelle loi sur la monnaie et le crédit, le ministre a cité, notamment, l’externalisation des banques algériennes et le lancement de plusieurs produits de la finance islamique.
Les avancées relatives au paiement électronique ainsi que la réforme en cours du secteur des assurances ont également été évoquées par le ministre, qui dit être convaincu que « ces réformes auront un impact positif sur le climat des affaires et encouragera l’investissement local et étranger ».
S’agissant de la numérisation, qui a été largement débattue lors de ces réunions, le ministre, qui s’est entretenu avec les responsables de ces institutions en plus des rencontres bilatérales, a souligné la nécessité d’être au diapason de la révolution technologique pour garantir le développement économique et social. Le ministre a surtout mis l’accent sur les progrès réalisés par son département visant la numérisation de plusieurs services. Cette dernière est érigée au rang des priorités par le département des Finances, selon son premier responsable, qui a, par ailleurs, rappelé les défis qui se présentent et auxquels il faut faire face, relatifs, entre autres, aux fluctuations au niveau international, aux pressions inflationnistes et aux changements géopolitiques.
Nouvelle dynamique du marché financier
Le ministre a également évoqué le renouveau de la Bourse d’Alger, notamment avec l’introduction inédite en bourse d’une banque publique, le CPA, qui constitue une réussite fulgurante. Il a également fait part d’une prochaine introduction en bourse de la Banque de développement local qui, selon lui, se fera dans les jours à venir. Il a expliqué que cette introduction en bourse marque une étape importante vers plus de transparence et devrait insuffler une nouvelle énergie au marché financier algérien. « L’introduction de ces deux banques en bourse donnera plus de confiance dans le marché des capitaux et encouragera les investisseurs et opérateurs du secteur privé à se diriger vers le financement via la Bourse », a indiqué Laaziz Faid.
Déjà annoncée lors du déplacement de M. Faid à Washington, l’Algérie est aussi sur le point de rejoindre la Nouvelle banque de développement (NBD). « L’adhésion de l’Algérie à cette banque des BRICS est dans sa phase finale », a-t-il réitéré. Cela représente, selon les précisions du ministre, l’engagement du pays envers la coopération économique internationale, et ouvre la porte à de nouvelles perspectives de développement durable.
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