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Nationale

Sit-in citoyen et tension hier devant le siège de la wilaya de Boumerdes

Sit-in citoyen et tension hier devant le siège de la wilaya de Boumerdes

Il est presque 10 heures du matin. Un dispositif discret de la police anti-émeute se tient prêt à toute éventualité derrière le portail de la wilaya de Boumerdès. Les citoyens d’Ath Mekla -commune de Chabet El Ameur- arrivent comme prévu pour un sit-in.

Protestation populaire en raison d’un malentendu sur la solution urgente à apporter pour l’adduction en eau potable de villages souffrant d’une pénurie, en décalage avec les progrès considérables accomplis dans le domaine à l’échelle nationale. Mais l’administration locale attend aussi la population d’Azouza et d’Ouled Bentafat. Pour répondre favorablement à leurs doléances. Dénouement heureux après deux semaines de crise. Focus.

La tension est vive malgré les bonnes intentions de part et d’autre. Nous arrivons sur les lieux trente minutes avant les manifestants. L’oreille tendue nous permet de comprendre que les instructions sont en faveur d’un accueil souple et au dialogue.

Un responsable de la sécurité lance dans son talkie-walkie : « Ouvrez-leur l’accès au parking adjacent à la wilaya pour qu’ils puissent garer leurs véhicules. » Il parle bien entendu des citoyens venus protester. L’attroupement est toléré et même la fermeture des portes de la wilaya est acceptée sans qu’aucun usage de la force publique ne vienne contrarier l’action de protestation des citoyens.

Démocratie participative

C’est que les autorités ont apparemment une autre carte à faire valoir dans ce bras de fer malheureux. Parce qu’en réalité, les villageois se sont mobilisés de nouveau suite à un doute légitime quant aux travaux entamés au lendemain d’une séance de travail exemplaire sur le parvis de l’APC de Chabet El Ameur.

Le chef de daira, le directeur des ressources en eau, un responsable des Mines et le P/APC ont dû s’exprimer en plein air, dans une démonstration de démocratie participative digne de la Grèce antique, pour trouver des solutions concrètes et urgentes aux revendications de l’Aarch d’Ath Mekla qui mérite la médaille de la patience, tant les autorités ont tardé à apporter les solutions adéquates en matière de développement de base.

Le dialogue citoyens-administration locale, après des journées de fermeture de l’APC et de la daira par les villageois en colère, débouche sur des résolutions fermes. Engagement des autorités pour débuter les travaux le samedi qui suit, pour ce qui concerne l’adduction en eau potable. Pour le raccordement au gaz, le temps minimum de la procédure nécessaire fait le consensus.

Deus ex-machina

Pourtant, les travaux d’hydraulique entamés, le doute s’installe. Des voix malintentionnées l’entretiennent. Les citoyens, échaudés par des réunions antérieures depuis l’année 2011 confirmées par des PV officiels, sont choqués. « La conduite qu’ils ont entamée va s’arrêter à mi-chemin pour n’alimenter qu’un village en semant la division entre villageois.

C’est irresponsable. Le directeur des ressources en eau reçoit dimanche deux délégations de citoyens d’Ath Mekla. Il réaffirme l’engagement des autorités à réaliser la conduite qui desservira tous les villages. Mais les délégués ne parviennent pas à convaincre leur base citoyenne en effervescence. Il fait nuit à Azouza quand nous arrivons dimanche soir. La foule est en ébullition.

« Nous devons nous rendre à la wilaya pour protester contre ce revirement(…) Pas question qu’un village boive et que les autres attendent(…) on se moque de nous depuis des années. » De jeunes représentants décident d’organiser la énième action de protestation. Un comité prépare une lettre ouverte à Madame la wali pour résumer la situation.

« Les travaux lancés samedi 6 février au lendemain de notre protestation, en guise de mesure urgente, ne sont donc qu’un leurre puisqu’ils s’inscrivent dans un projet ne concernant qu’une partie mineure de la population de milliers d’âmes qui souffrent d’une pénurie permanente en eau potable.

C’est pourquoi, Madame la wali, les citoyens des villages d’Azouza et d’Ouled Bentafat ne comprennent pas les autorités qui se risquent à ne traiter que partiellement la crise, en provoquant des frustrations entre les villageois, germes de tensions anti-républicaines (…)

Pour toutes ces raisons, et après des années de patientes protestations, de promesses non tenues, dont nous vous donnons les preuves écrites dans des procès-verbaux officiels ci-joints, nous vous prions, Madame la wali, d’user de votre autorité pour qu’une enveloppe financière soit dégagée immédiatement afin que la conduite de secours, en attendant l’eau de dessalement qui doit alimenter notre contrée, soit réalisée dans sa totalité « Une délégation est attendue par le cabinet de la wilaya où le directeur des ressources en eau attend lui aussi de réitérer son engagement à réaliser la conduite d’eau qui pourra répondre à l’urgente soif de ces douars.

La foule souveraine demande l’audience à Madame la wali. Cette dernière accepte de quitter un conseil de wilaya qu’elle préside pour rassurer les citoyens. Une séance de travail permet de lever le doute et d’en finir avec les suspicions. Les travaux reprendront quasi-simultanément sur les deux tronçons de la conduite qui doit acheminer le liquide précieux vers tous les villages d’Ath Mekla.

La délégation quitte le bureau de Madame la wali pour annoncer la bonne nouvelle aux citoyens regroupés devant le siège de la wilaya. Le sit-in est levé. La sagesse des protestataires et la disponibilité des autorités ont apporté un dénouement heureux. Puisse l’eau couler au plus vite dans les robinets de ces citoyens qui ont su patienter.

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