Sidérurgie à Gara Djebilet et exportation à Sider El-Hadjar
En insistant, lors du dernier Conseil des ministres, sur l’urgence de la mise en exploitation du gisement de minerai de fer de Gara Djebilet, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait bien compris les difficultés rencontrées par les opérateurs nationaux du secteur de la sidérurgie.
D’une part, ces opérateurs continuaient d’importer cette matière première existante à profusion dans le pays et, d’autre part, le manque flagrant de revenus en devises, que l’Algérie pourrait pourtant obtenir à travers l’exportation du minerai de fer.
Durant le règne de Houari Boumediene, l’Algérie était un pays exportateur de minerai de fer vers plusieurs pays d’Europe et d’Amérique. Le port d’Annaba était quotidiennement envahi de bateaux d’exportation remplis de minerai de fer provenant de l’Ouenza et de Boukhadra. Aujourd’hui, ces deux mines sont en état de rénovation et de restructuration de leur gisement minier car ne pouvant plus approvisionner en quantité suffisante le complexe sidérurgique d’El-Hadjar, encore moins exporter.
Pour rappel l’ex-ministre de l’Industrie, Ferhat Aït Ali, avait autorisé Sider El-Hadjar à importer le minerai de fer à partir de pays européens en attendant l’aplanissement des difficultés. L’exploitation du méga-gisement de fer de Gara Djebilet, une véritable bouffée d’oxygène pour plusieurs opérateurs de la sidérurgie algérienne, à l’instar d’AQS (Algeria Qatari Steel) basé à Jijel ou de Tosyali Algérie basé à Oran, va tripler, sinon plus, la fabrication de l’acier à des prix défiant toute concurrence.
Pour rappel, le gisement de Gara Djebilet renferme un minerai de fer avec une teneur appréciable en fer estimée à 63%. Le volume de ce gisement s’élève à plus de 2,5 milliards de tonnes de fer. Gara Djebilet, une immense mine à ciel ouvert, est située à Tindouf. Les experts tablent déjà sur une production de 10 à 12 millions de tonnes d’acier en 2025.
Qu’en est-il de la production d’acier à Sider El-Hadjar ?
Plusieurs pays sont concernés par le programme d’exportation du complexe sidérurgique d’El-Hadjar, à savoir l’Italie, l’Espagne, l’Egypte, la Tunisie, le Liban, la Turquie et la Syrie. Tout récemment, 22 000 tonnes de laitier granulé ont été exportés à partir du port d’Annaba vers l’Espagne et 1 750 tonnes de produits plats vers le Liban.
24 000 tonnes, dont 7 500 tonnes de bobines, 12 000 tonnes de billettes et 4 200 tonnes de produits plats seront exportés vers ces pays avant la fin du mois de mai en cours. En mars et février derniers, 15 000 tonnes de bobines ont été exportées vers l’Italie, 4 759 tonnes de fonte et de tuile de fer vers la Turquie et 9 930 tonnes de billettes vers la Syrie.
La Syrie avait connu durant le mois de janvier dernier une autre opération d’exportation, dont 17 000 tonnes de produits ferreux dont 11 000 de billettes, et l’Italie avait enregistré une réception de 3 300 tonnes de laitier granulé.
Avec ces exportations, Sider El-Hadjar n’a cessé d’honorer ses engagements envers sa clientèle, où pas moins de 46 000 tonnes de différents produits finis ont été exportés, représentant son programme d’exportation pour l’année 2020. Durant cette même année, Sider El-Hadjar a exporté, pour un montant de 20 millions de dollars, 220 000 tonnes de produits ferreux vers la Syrie.
Le complexe sidérurgique d’El-Hadjar avait en effet connu des difficultés d’activité depuis l’avènement du coronavirus, n’enregistrant en 2019 que 17% de son chiffre d’affaires, soit une recette de 51 000 dollars.