Serri ou l’Andalou d’Alger

En cette année 2015 encore, nombre de personnalités culturelles a quitté ce monde. Parmi eux l’une des grandes icônes de la musique andalouse en Algérie, Sid Ahmed Serri.
Musicien, professeur de musique andalouse et interprète, Sid-Ahmed Serri sera le premier artiste lyrique à recevoir, en avril 1992, les insignes de l’Ordre du mérite national.
Peu importe ! Au cours de son long parcours impressionnant, le maître de la sanaa algéroise (style andalou d’Alger) a collaboré avec des artistes de renom tels que les deux frères Fakhardji, Abderrezak et Mohamed, le premier étant son modèle dès 1946.
Natif de la Casbah d’Alger (2 novembre 1926), il aura comme premier maître Si El Bachir El Bouziri. Il découvre alors la qasida religieuse et la musique de la cité avant de parfaire progressivement sa formation.
Lors de sa première émission à la Radio en décembre 1948 avec l’orchestre andalou de Abderrezak Fakhardji, il se révèle comme un interprète distingué de par sa voix grave et chaleureuse. Il s’inspire alors de son maître Mahieddine Bachtarzi et devient peu à peu une référence en matière de musique andalouse. En 1952, les dirigeants de l’association musicale El Djazaïria (devenue El Djazaïria El Mossilia par la fusion de leurs associations) lui confient la classe supérieure.
L’élève devient alors professeur, il le restera jusqu’en 1988 sauf durant la cessation des activités durant la guerre de libération nationale et au lendemain de l’indépendance de l’Algérie pendant la restructuration de l’association.
Il a également enseigné au Conservatoire d’Alger, à l’Institut national de musique et à l’Ecole normale supérieure. Professeur mais aussi conseiller, il restera proche des associations musicales, notamment El Fekhardjia, en se souciant entre autres de la formation des jeunes.
Entre 1988 et 1992, il s’est attellé à la création et au développement d’une nouvelle association musicale : El Djazaïria-Eth Thaâlibya. En 1989, il est élu à l’unanimité par ses pairs comme président national de l’Association de sauvegarde et de promotion de la musique classique algérienne. En avril 2006, il est élu président de la Fédération nationale des associations de musique classique algérienne.
Sid Ahmed Serri a également le mérite d’avoir publié, en 1977 en collaboration avec Rachid Mahi, Chant andalous, Recueil des poèmes des noubates de la musique sanaa (complété et réédité en 2002 puis en 2006) chez l’Entreprise nationale des arts graphiques (ENAG). Trois ans plus tard, il enregistre un coffret de 45 CD du style aroubi. Il aura ainsi contribué à la préservation d’un patrimoine musical, avant de décéder à l’âge de 89 ans. Il laissera aussi l’image d’un homme de grande humilité et de modestie.
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