Mise en garde de l’APOCE: Attention aux mauvais climatiseurs!

En l’absence de laboratoires de contrôle de la conformité des appareils électriques et électroménagers, le marché des climatiseurs échappe à tout contrôle.

Raison pour laquelle l’organisation algérienne pour la protection et l’orientation du consommateur et son environnement (APOCE) a décidé d’effectuer une enquête durant laquelle 9 marques de climatiseurs ont été soumis à une étude sur leurs performances réelles par rapport à ce qui est mentionné sur la « carte fiche d’efficacité énergétique » accompagnant chaque produit.

L’APOCE qui a dévoilé les résultats de cette étude comparative a affirmé que seulement trois de ces marques soumises au test sont conformes aux normes mentionnées réellement sur la carte d’efficacité énergétique. Elle a mis en garde contre les autres marques dont la «carte d’efficacité énergétique» n’est pas conforme aux spécificités du climatiseur. Il s’agit, selon l’APOCE, d’une situation de nature à porter préjudice aussi bien à la poche du consommateur qu’au Trésor public.

Contacté par le Jeune Indépendant, son président Mustapha Zebdi, a appelé carrément au retrait de ces appareils qui doivent, selon lui, changer leur étiquetage pour les rendre en conformité avec les spécificités réelles du produit. « Nous avons avisé avec toute transparence les pouvoirs publics, car c’est à eux de prendre les mesures adéquates qui s’imposent et nous leurs avons communiqué aussi les marques conformes », a-t-il indiqué, regrettant le fait que son organisation soit critiquée à chaque fois par les consommateurs par rapport à la non- communication des noms des mauvaises marques. « Nous ne sommes pas là pour contribuer à l’écroulement d’une entreprise nationale (qu’elle soit publique ou privée) et qui, pour sa part, pourrait elle-même être victime d’une arnaque de la part de l’importateur ou de la société mère étrangère », a-t-il souligné.

« Un produit qui est non conforme à l’étiquetage est considéré comme un produit non conforme. L’étiquetage doit comprendre la classe énergétique et parfois c’est la classe A qui est mentionnée alors qu’il s’agit de la classe G, D et même F.

Le consommateur est dans ce cas induit en erreur et il aura un préjudice financier important », a-t-il expliqué, précisant que, quand on parle de la puissance des climatiseurs de 18 000 btu alors qu’elle est de 15 000 btu réellement, ou celui de 12 000 btu au lieu de 9 000 btu, le consommateur est induit en erreur dans ses calculs aussi bien en termes de surface à refroidir qu’en termes de consommation électrique. Ainsi, l’achat de ce climatiseur est assimilé à une sorte d’arnaque pour le client.

Zebdi a souligné que cet état de fait porte aussi préjudice au Trésor public, surtout que l’électricité est subventionnée dans notre pays. « C’est pour cette raison que ce sujet doit être primordial et pris en considération par les autorités concernées, surtout, que pour notre enquête, nous n’avons pas pu acheter toutes les marques du marché, vu nos moyens financiers limités», a-t-il indiqué.

L’APOCE explique que cette enquête rentre dans le cadre de son travail bénévole, mais aussi dans le souci de protéger les droits matériels et moraux du consommateur algérien, ainsi que la protection de l’économie nationale. Dans un communiqué, elle ajoute que « l’organisation a l’habitude de procéder à des analyses comparatives sur les produits alimentaires et industriels.

Cette fois-ci, elle a décidé de tester les climatiseurs vendus actuellement sur le marché, en testant les performances réelles de ces appareils par rapport à ce qui est mentionné sur les cartes d’efficacité énergétique attachée à chaque produit », lit-t-on dans le communiqué.

L’organisation a expliqué que ces échantillons de climatiseurs ont été prélevés sur le marché, après avoir avisé les autorités concernées, avant de procéder aux tests dans l’un des laboratoires internes d’une usine nationale privée, et ce faute de laboratoires publics agréés dans ce domaine.

Ce processus vise principalement à informer le consommateur algérien d’une part, et à inciter les opérateurs économiques à corriger leurs erreurs de production, d’autre part, d’autant plus que son accompagnement du produit local « vise à l’améliorer et le valoriser pour franchir les portes de l’exportation avec facilité ».

L’organisation de Zebdi tient également à demander aux consommateurs d’être compréhensifs par rapport au fait de ne pas avoir mentionné les noms de marques non conformes à l’étiquetage, et ce, explique-t-elle, pour leur donner la latitude de corriger leurs données.

« Nous tenons aussi à leur permettre d’utiliser leur droit à une contre-expérience en toute transparence, mais cela ne nous a pas empêché d’informer les autorités concernées de tous les détails du processus », a fait savoir l’APOCE.

 Dans une publication précédente, l’APOCE a souligné que cette carte, «qui figure en tête des appareils électriques (climatiseurs, réfrigérateurs, lave-linge, congélateurs, radiateurs, etc.), doit être le guide de confiance pour choisir le meilleur en termes d’efficacité énergétique, donc en termes d’économie de consommation d’électricité».