Selon Nezzar : Aït Ahmed a accepté l’arrêt du processus électoral de 1991

Le général à la retraite Khaled Nezzar, n’en finit pas de faire parler de lui et de multiplier des déclarations qui impliquent des personnalités décédées.
En apparence neutre, il demeure un militaire impliqué dans le débat politique, surtout quand il s’agit d’évènements. Hier, il a encore sévi en suggérant que feu Hocine Aït Ahmed aurait indirectement donné son accord pour l’arrêt du processus électoral du 26 décembre 1991, au détour d’une réponse sibylline dans un entretien publié par le site électronique Algérie-patriotique. « Après le premier tour des élections législatives, les bruits les plus divers circulaient à Alger.
Ce qu’envisageait de faire Chadli et qu’il allait faire quelques jours plus tard, beaucoup de gens l’extrapolaient. Voulant avoir l’avis d’Aït Ahmed, seul historique de grande notoriété nationale, je lui ai demandé : « Que pensez-vous d’un arrêt éventuel du processus électoral ? ». Il me répondit : « La démocratie est un plus ».
En clair, Nezzar lance une affirmation qu’un mort ne peut discuter. Le message ainsi codé est que Aït Ahmed aurait donné son blanc-seing pour l’arrêt des élections, passant outre ses convictions démocratiques lui qui est connu pour être à cheval sur ces principes.
Plus loin, avec le même aplomb qu’on lui connaît Nezzar, doute des capacités d’analyses du leader du FFS. « Dans le même chapitre consacré à Aït Ahmed, j’ai écrit que je m’étais aperçu alors, avec une terrible acuité, que j’étais, comme on dit, loin du compte. J’étais stupéfait de le voir étranger à la réalité. Il parlait de la démocratie dans l’absolu », dit-il.
L’acharnement sur Hamrouche
L’histoire est bien connue et ce n’est pas un secret de Polichinelle. Les relations entre l’ex-Chef de gouvernement Mouloud Hamrouche et l’ex-ministre de la Défense, le général Khaled Nezzar, n’ont jamais été au beau fixe. Mieux, les deux hommes se détestent cordialement en raison de profondes divergences politiques.
Mais au-delà des polémiques, c’est l’attitude de Nezzar que les observateurs vont scruter. Pourtant, le premier cité s’est toujours gardé de porter un quelconque jugement sur l’autre. Au contraire du second qui n’hésite pas à le « descendre » à chaque occasion qui se présente.
Dans le même entretien, le général Nezzar égratigne Hamrouche qu’il accuse d’avoir donné l’ordre de tirer sur les manifestants, lors de la grève de mai-juin 1991 de l’ex-FIS. « Là il s’agit des morts survenus à la place du 1er-Mai et autour.
Il faut savoir qu’avant le 5 juin 1991, nous étions en régime normal, hors état de siège, et que dans ce cas, la responsabilité de l’usage des armes incombait à l’autorité civile. Les gens réagissent comme si rien ne s’était passé.
C’est tout à fait désolant, quand même ! Personne ne veut endosser la responsabilité. Je n’ai jamais dit que Hamrouche ou un autre « a tiré » et je ne dirai jamais une telle absurdité, moi qui sais que l’usage des armes obéit à des règles du maintien de l’ordre.
Les ordres qui les concernent sont donnés par écrit – se reporter notamment au chapitre relatif à l’utilisation des armes, – inclus dans la directive sur le rétablissement de l’ordre. Dans le cas Hamrouche, il est responsable de jure, dans la mesure où c’est lui qui a donné ordre de faire libérer les places du 1er-Mai (par la gendarmerie) et des Martyrs (par la police).
Il est donc tout à fait normal qu’il endosse, lui et son gouvernement, la responsabilité », soutient-il. Au-delà des conflits de personnalités, leurs différends tiennent à deux visions opposées, d’un côté l’intransigeance d’asseoir une véritable démocratie et de l’autre une propension à garder un pouvoir même au prix de forfaitaires et de mensonges, d’un épisode vieux de plus de 30 ans.
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