Séismes, incendies et inondations : La prévention, seul rempart

L’Algérie est confrontée à un large éventail de risques majeurs. Actuellement, selon les experts, le pays est menacé par 18 risques majeurs, notamment les risques climatiques extrêmes, le risque cybernétique, le risque spatial, le risque d’acridiens et le risque biotechnologique. A cela, il faut ajouter l’impact du réchauffement climatique, qui a aggravé la fréquence et l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes.
Le plus grave dans cette situation, ce sont les pertes économiques qui sont devenues colossales et dont l’impact peut atteindre jusqu’à 1 % du PIB national, selon l’ampleur des catastrophes. Actuellement en Algérie, on connaît mieux les dégâts causés par les séismes, les inondations et les feux de forêts. Selon le délégué national aux risques majeurs, Hamid Afra, ces pertes ont dépassé 5,5 milliards de dollars, de 2004 à 2022.
Lors des travaux du colloque international organisé hier par le ministère de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, sous le thème « Réduire le risque sismique : gouvernance et prospective », ce responsable a précisé que depuis 1950, les inondations sont plus fréquentes et représentent 61 % des événements catastrophiques enregistrés durant cette période. Le même responsable a fait savoir que 865 zones inondables ont été recensées à travers le territoire national.
Toutefois, les séismes sont les plus coûteux du point de vue économique, touchant une population de 1,4 million de personnes, et causant des milliers de décès et des destructions de maisons, d’immeubles et d’infrastructures.
Le Pr Abdelkrim Chelghoum, président du Club des risques majeurs, a salué l’engagement du ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville à actualiser la réglementation parasismique algérien (RPA), qui n’a pas été révisée depuis 2003. « La révision du RPA va rehausser le seuil de sécurité pour les ouvrages et les infrastructures », a-t-il estimé, félicitant la décision relative à la mise en place d’une police de l’urbanisme, qui est « un élément essentiel dans l’acte de construire ».
Dans une allocution à l’ouverture des travaux de ce colloque, au Centre international de conférences (CIC) Abdelatif-Rahal, le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane a affirmé que l’Algérie était pionnière dans la prévention et la réduction des effets des catastrophes à travers l’actualisation de son arsenal juridique et des moyens d’intervention en fonction du progrès enregistré dans divers domaines.
Il a souligné « l’importance de ce colloque qui devrait permettre d’élever le niveau de conscience, de renforcer des moyens de prévention pré-catastrophe et de mettre en relief l’importance de la préparation anticipée fondée sur des bases scientifiques dans la réduction des effets des catastrophes après leur survenue ».
Il a affirmé que « l’Algérie a procédé avec détermination à la prise de mesures et de mécanismes pour leur réduction à travers des plans et des stratégies prévus dans la loi 04-20 du 25 décembre 2004 relative à la prévention des risques majeurs et à la gestion des catastrophes dans le cadre du développement durable ».
Le Premier ministre a, en outre, mis en avant « la nécessité de revoir la stratégie actuelle, de l’améliorer et de l’actualiser au titre du cadre d’action de Sendaï des Nations unies pour la réduction des risques des catastrophes pour la période 2015-2030, adopté par notre pays ».
A ce titre, il a fait état de la finalisation de l’opération d’actualisation de la stratégie nationale de gestion des catastrophes, qui entrera en vigueur après la promulgation de la nouvelle loi devant remplacer la loi de 2014 avec ses textes d’application en 2023, coïncidant avec la Journée internationale pour la réduction des risques des catastrophes adoptée par l’ONU.
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