Séisme en Turquie et en Syrie: le défi de secourir les sans-abri

Dans les gravats et les décombres, des centaines de milliers de sans-abri font toujours face à la faim et au froid en Turquie et en Syrie, les autorités tentant d’atténuer la catastrophe humanitaire plus d’une semaine après le puissant séisme dont le bilan dépasse désormais 35.000 morts.
Alors que les chances de retrouver des survivants deviennent quasiment nulles, la priorité est désormais l’aide aux centaines de milliers de personnes dont les logements ont été détruits par le tremblement de terre. Selon le gouvernement turc, quelque 1,2 million de personnes ont été logées dans des résidences pour étudiants, plus de 206.000 tentes ont été dressées et 400.000 sinistrés évacuées des régions dévastées.
A Antakya, l’Antioche de l’Antiquité grecque, après les trois ou quatre premiers jours d’abandon, les secours sont désormais organisés, selon des journalistes sur place. Des toilettes basiques ont été installées, au grand soulagement des rescapés qui en ont été privés pendant plusieurs jours, et le réseau téléphonique a été rétabli dans une partie de la ville. Une forte présence policière et militaire était visible afin de prévenir les pillages, après plusieurs incidents durant le weekend.
De nombreux habitants interrogés par la presse ont toutefois justifié les vols dans les supermarchés, les premiers jours, par l’état de nécessité absolue dans laquelle beaucoup se trouvaient, sans eau, sans électricité, sans argent ni magasins ouverts. Au dénuement matériel extrême s’ajoute la détresse psychologique, qui frappe de plein fouet les plus jeunes.
Le vice-président turc Fuat Oktay a affirmé que 574 enfants extraits des bâtiments effondrés avaient été retrouvés non accompagnés.
Lueur d’espoir, de nouveaux survivants ont été extraits des décombres bien au-delà de la période cruciale des 72 heures après la catastrophe. Dans la nuit de dimanche à lundi, sept personnes ont ainsi été dégagées vivantes en Turquie, selon la presse, dont un enfant de trois ans à Kahramanmaras et une femme de 60 ans à Besni. Une autre, de 40 ans, a aussi été sauvée au bout de 170 heures à Gaziantep. Mais le bilan du tremblement de terre de magnitude 7,8 ne cesse de s’alourdir et pourrait même doubler selon l’ONU: il s’élevait lundi soir à 35.331 morts ( 31.643 morts dans le sud de la Turquie, selon l’Afad, organisme public turc de gestion des catastrophes, tandis que les autorités ont dénombré 3.688 morts en Syrie).
« 72.663 personnes pourraient avoir perdu la vie et 193.399 personnes pourraient être blessés », selon un rapport de l’association patronale Turkonfed publié lundi par les médias turcs. Le coût économique du séisme pourrait atteindre « 84,1 milliards de dollars », indique la même source.
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