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Nationale

Seddik Chiheb : «L’Algérie n’appartient pas à Saâdani»

Seddik Chiheb : «L’Algérie n’appartient pas à Saâdani»

Entre le FLN, parti majoritaire au Parlement et le RND, allié conjoncturel et n° 2, même s’ils soutiennent, au moins publiquement, le chef de l’Etat, le discours semble diverger, parfois profondément. En effet rien ne va plus entre eux depuis quelque temps alors qu’ils étaient il y a à peine quelques mois des alliés incontournables.

Avant-hier, le porte-parole du RND, Seddik Chiheb, a accusé le SG du FLN Amar Saâdani de « raconter des bobards » lors d’une intervention télévisée sur la chaîne Beur TV : « L’Algérie n’appartient pas à Amar Saâdani. (…) Il croit que l’Algérie et les Algériens lui appartiennent. Mais, en réalité, rien ne lui appartient.

Le RND a commencé à composer des alliances avec d’autres partis au sein des Assemblées des wilayas pour contrecarrer le FLN de Saâdani », a-t-il révélé sur un ton très provocateur.

Lors du renouvellement partiel des membres du Sénat en décembre dernier, le RND a donné un coup de pouce aux élus du FFS à Tizi Ouzou et Bejaia pour conquérir les deux places mises en jeu et barrer ainsi la route au FLN.

Le porte-parole du RND et vice-président de l’APN a-t-il reçu des consignes de son leader Ahmed Ouyahia pour attaquer frontalement le patron du FLN ? Connu pour être quelqu’un de très discret et effacé, il n’aurait pas en effet élevé la voix s’il n’avait pas reçu ordre de s’attaquer à Saâdani. Depuis quelques mois les relations entre les deux hommes forts du FLN et du RND ne sont plus un secret de polichinelle. Ils se renvoient la balle fréquemment par medias interposés.

Il arrive que les hommes s’évitent lors de rencontres comme ce fut le cas lors de l’exposition de la dépouille de Hocine Ait Ahmed au siège du FFS. La brouille entre les deux hommes a commencé il y a une année lorsque Saâdani, voulant constituer un front uni pour défendre le programme présidentiel, a reçu un non catégorique de Ouyahia. Il n’en fallait pas plus pour que les relations entre les deux hommes deviennent plus mauvaises. 

N’ayant pas digéré le refus de son initiative par le RND, Saâdani se décharge depuis, à chaque fois que l’occasion se présente, sur Ouyahia qu’il accuse même d’avoir « touché » au projet de Constitution.

Depuis, rien ne va plus entre les leaders des deux plus grands partis. Il faut dire que tous les deux sont habités par la même obsession : accéder à la présidence de la République. Un autre dossier sensible a aussi divisé les deux hommes : le Sahara occidental.

Si Saâdani a marqué une certaine réserve par rapport à ce dossier qui a fait les choux gras de la presse marocaine, Ouyahia a immédiatement riposté en réitérant la position officielle de son parti qui s’aligne sur celle de l’Algérie qui a toujours soutenu le combat du peuple sahraoui pour son autodétermination depuis 1975.

Cette passe d’armes a d’ailleurs fait l’objet d’un arbitrage du président Bouteflika qui a reçu le président sahraoui Mohamed Abdelaziz pour lui signifier la position inaliénable de l’Algérie et de son soutien indéfectible à la cause sahraouie. Ouyahia, qui a joué un rôle de premier plan dans la visite du président de la RASD à Alger, a dû savourer sa victoire sur Saâdani, certes symbolique mais pleine d’enseignements.

En attendant la fin de la récréation, les deux leaders politiques s’étripent à la grande joie des partis de l’opposition qui regardent d’un œil amusé cette lutte acharnée entre deux prétendants qui ne cachent plus leurs ambitions…



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