Sécurité alimentaire dans le monde arabe: Plaidoyer pour une stratégie commune

Le Sommet d’Alger a été une véritable opportunité pour résoudre plusieurs problèmes d’ordre économique, notamment la sécurité alimentaire. Les potentialités dans le monde arabe sont énormes dans le secteur agricole, estiment les experts en la matière, permettant ainsi de relever le défi et d’assurer une autosuffisance régionale.
C’est du moins ce qu’a affirmé la chercheuse agro-écologiste et ancienne directrice du Centre de recherche de Biskra sur les zones arides, Fatoum Lakhdari. Contacté par le Jeune Indépendant, Mme Lakhdari a indiqué qu’aujourd’hui, qu’avec les bouleversements géostratégiques en cours et le changement climatique menaçant, la sécurité alimentaire est devenue une question de souveraineté et d’indépendance des Etats. Elle a estimé que l’Algérie a fait de grands pas en matière de sécurité alimentaire mais, aujourd’hui, a-t-elle dit, les changements au niveau des marchés mondiaux et les défis climatiques nous obligent à fédérer nos forces avec l’ensemble du bloc arabe, d’autant plus que nous avons des caractéristiques communes.
L’ancienne directrice du Centre de recherche de Biskra sur les zones arides, qui s’est aussi exprimée sur les ondes de la radio Chaîne 3, a plaidé pour l’importance de tracer une stratégie claire et commune pour faire avancer les choses et assurer une sécurité alimentaire au niveau régional. Selon elle, la question de la sécurité alimentaire revêt un caractère stratégique.
D’ailleurs, a souligné Mme Lakhdari, « si nous voulons arriver à fédérer nos potentialités, qu’elles soient naturelles ou humaines, nous pouvons réellement faire des progrès au niveau de la sécurité alimentaire dans l’ensemble de la région arabe. Il y a certains pays qui ont des potentialités en matière d’eau, d’autres en matière de ressources humaines et de compétences technologiques, alors que d’autres pays possèdent des compétences financières et d’autres encore ont des ressources énergétiques, comme l’Algérie et les pays du Golfe ».
Fatoum Lakhdari a tenu à souligner qu’une stratégie commune ne suffit pas pour développer la sécurité alimentaire de l’Algérie. Il y a lieu de faire un suivi et une évaluation sur le long terme. Elle a toutefois insisté sur « l’obligation de se serrer les coudes pour assurer notre alimentation par nous-mêmes ». Cette vision à laquelle Mme Lakhdari appelle est plus que nécessaire et doit se traduire sur le terrain par des actions concrètes et applicables.
La chercheuse agro-écologiste a rappelé qu’en Algérie, la question de la sécurité alimentaire a toujours été une priorité, et ce depuis l’indépendance. « Cette question a été l’un des trois piliers de la politique algérienne depuis les années 1960, aux côtés de l’éducation et de la santé », a-t-elle indiqué, avant d’ajouter qu’aujourd’hui, si cette sécurité alimentaire est assurée, elle l’est au moyen des rentrées de devises, à travers l’exportation des hydrocarbures, et de l’application des subventions pour permettre à toutes les franges de la société d’accéder, au moins, aux denrées de base. « Avec le vécu de la pandémie et la situation géopolitique actuelle, même si nous avons des revenus financiers pétroliers, nous devons compter sur nous-mêmes, travailler nos terres, développer notre agro-industrie et appuyer nos scientifiques », a-t-elle insisté.
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